Première

Kikilapeti­tesorcière (1989), Rebelle (2012), LesMalheur­sdeSophie (2016)

Le premier long en « images de synthèse » (comme on disait avant) du studio Ghibli, se révèle tout compte fait plutôt plaisant.

- SP

Une petite orpheline tente désespérém­ent d’attirer l’attention de ses parents adoptifs, sorciers sympathiqu­ement malfaisant­s, pour apprendre la magie. Non seulement Aya n’a pas de papa, mais surtout, le nouveau long métrage de Goro Miyazaki, le fils de Hayao Miyazaki, est officielle­ment le premier film produit par le studio Ghilbi a être animé par ordinateur (le court Boro la petite chenille de 2018, réalisé par Myazaki senior, n’est projeté que dans les murs du musée Ghibli à Mitaka, dans la banlieue de Tokyo, au Japon). Difficile du coup d’envisager Aya et la sorcière autrement que comme un objet théorique. Un film conçu par le fils contre le père ? Une déclaratio­n à la fois de guerre et d’indépendan­ce de Goro ? On peut le voir comme ça, OK, mais il se regarde aussi et surtout en tant que tel : une fois passé le rejet de l’animation 3D – forcément pas au niveau de la concurrenc­e en termes de souplesse et de rendu « naturel » – Aya et la sorcière est un joli petit conte, pas très bien écrit (l’arc narratif sur le groupe de rock aurait mérité d’être le focus du film), mais parfois très rigolo, avec une héroïne taquine comme on adore et de belles idées de character design (on aime bien Mandrake, le sorcier démoniaque adepte de prog rock) et de décors. Clairement, ce n’est pas un sommet de l’histoire de Ghibli, et le film interroge bel et bien l’avenir du studio : nouveau chapitre ? Parenthèse ? Chapitre final ? Bien malin qui pourra le dire.

Japon •

Goro Miyazaki •

u1 h 22

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