Première

PentagonPa­pers (2017) LaPrisonni­èredudéser­t (1956), TrueGrit (2011),

Paul Greengrass retrouve Tom Hanks pour une ode à la presse, qui mêle intelligem­ment le lyrisme du film édifiant et la sécheresse de la série B.

- FRÉDÉRIC FOUBERT

Combien de capitaines Tom Hanks a-t-il joué au cinéma ? D’astronaute­s, de commandant­s de cuirassé, de hauts gradés ? Devant la caméra de Paul Greengrass, en tout cas, ça fait deux : après le capitaine Phillips, en 2013, le voici dans la peau du capitaine Kidd, un ancien soldat reconverti en « rapporteur public », qui parcourt l’Amérique de l’immédiat après-guerre de Sécession pour lire le journal à ses concitoyen­s. Sa route va croiser celle d’une jeune fille d’origine allemande, élevée depuis plusieurs années par une tribu indienne, qu’il va aider à retrouver le chemin de sa maison. Oui, c’est une variation sur True Grit et La Prisonnièr­e du désert. Un bon complément de programme, aussi, au Pentagon Papers de Spielberg, avec le même Tom Hanks en majesté et la même volonté de rappeler l’importance de la presse dans l’édificatio­n de la démocratie US. À aucun moment, Paul Greengrass ne fait mine de parler d’autre chose que de l’Amérique déboussolé­e de l’ère Trump. Mais il a également le bon goût d’éviter de transforme­r son western en pensum démocrate. Les péripéties westernien­nes qui rythment l’odyssée, bien qu’ultra-convention­nelles, sont emballées avec une sécheresse, un dynamisme et une assurance franchemen­t roboratifs. Greengrass travaille ici une forme de lyrisme sec, comme s’il cherchait à mettre une larme dans l’oeil du spectateur mais refusait au dernier moment de la faire couler. Le résultat est un beau spectacle du samedi soir, à l’ancienne, une ode au vivre-ensemble qui aurait bien sûr eu plus de sens dans une salle de cinéma que sur Netflix.

• États-Unis • Helena Zengel, Elizabeth Marvel… •

uPaul Greengrass • 1 h 58 •

Tom Hanks, 10 février

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