LesAutres (2003), Mytho (2019), LesDiaboliques (1955)
Thriller psychologique sur le poids de la culpabilité, The Sister matérialise l’oppression en tutoyant le genre horrifique. Par le papa de Luther.
Alors qu’il se bourre de tranquillisants devant sa télé, Nathan assiste à la retransmission de l’appel à témoins de parents cherchant désespérément des réponses sur la disparition de leur fille. Sept ans plus tard, un inconnu frappe à la porte d’un Nathan à la vie désormais bien rangée, pour lui rappeler le passé qu’il avait cherché à enfouir… Romancier avant d’être scénariste, Neil Cross a laissé de côté Luther pour adapter son propre roman, L’homme qui rêvait d’enterrer son passé. Thriller psychologique chargé en twists plus ou moins percutants, The Sister tranche par sa force d’immersion. Car le passage à l’écran donne à l’auteur britannique l’occasion de redéployer ses obsessions. Pour que l’accablement des maux et des secrets qui pèsent sur son personnage soit perçu de la manière la plus viscérale possible, Cross reprend à son compte la grammaire du genre horrifique et l’imagerie de la maison hantée, observée de manière allégorique. Mais si le spectre du surnaturel plane en permanence sur l’intrigue, il est judicieusement tenu à distance. La mise en scène se sert aussi des va-et-vient dans la chronologie des événements pour manipuler sans cesse les souvenirs qui martèlent l’esprit du protagoniste principal, ajoutant au poids de ses mensonges et de sa culpabilité. Tandis que la nuit (sous le voile de sa photo bleutée) enveloppe à chaque instant davantage les épisodes, comme pour faire écho aux ténèbres dans lesquelles s’enfonce un peu plus Nathan. Russell Tovey, remarqué dans Years and Years, le joue de manière très intense.
Grande-Bretagne • Carvel, Amrita Acharia… •
uNeil Cross •
Russell Tovey, Bertie 4/4