Capitaine Conan

PREMIÈRE N°236 – NOVEMBRE 1996

Cette plongée au coeur du premier conflit mondial lui vaudra le dernier de ses deux César de meilleur réalisateur… et la couv de Première. Dans l’entretien, il nous expliquait pourquoi il ne fallait pas réduire Conan à un film de guerre.

« Définir Conan comme un film de guerre serait un peu un mensonge. Il y a bien des scènes de bataille au début et à la fin mais, entre-temps, le film parle d’autres choses : de justice, de responsabilité et surtout de l’effet de la guerre sur des personnes qui l’ont vécue intensément et qui, une fois que l’arbitre a sifflé, ne savent plus quoi faire. Le film est d’actualité parce que des gens comme Conan, vous en trouvez partout. [Philippe] Torreton disait qu’il en voyait à la télé des jeunes types qui ont fait la guerre en Bosnie pendant des années et à qui, tout d’un coup, on dit : “Maintenant, c’est fini,

vous votez.” (…) La plupart du temps, dans les films de guerre, on ne vous montre que l’horreur. J’ai essayé de faire un film sans jugements a priori ni sur les personnages ni sur la situation. Je crois qu’on peut montrer simultanément l’horreur et l’héroïsme. »