THE EMPTY MAN
James Badge Dale enquête sur une secte vénérant un terrifiant croquemitaine dans ce film de frousse à la narration confuse, mais élégamment réalisé.
Mis en boîte en 2017, The Empty Man aura mis quatre ans pour parvenir jusqu’à nous, après un chemin de croix marqué par un tournage catastrophe, des projections-tests désastreuses, le rachat de la Fox par Disney (qui l’a condamné à passer plusieurs mois remisé sur une étagère), la pandémie de Covid-19 (hop, quelques mois supplémentaires), puis une distribution dans une poignée de salles US à l’automne dernier, sans tambour ni campagne promo. Le réalisateur David Prior a expliqué qu’il n’avait même pas pu voir la version définitive du film avant sa sortie au cinéma… Mais The Empty Man ne mérite pas sa mauvaise réputation. Il frappe au contraire d’emblée par sa minutie, la précision de ses scènes introductives, une certaine élégance. Compagnon de route de David Fincher, pour qui il a signé de nombreux bonus DVD (dont l’excellent making of de The Social Network), Prior prend son temps pour exposer la mythologie de son croquemitaine, le « empty man », qui pousse des lycéens au suicide et sur lequel enquête un ancien flic, joué par le toujours très cool James Badge Dale. Plutôt doué pour les scènes d’exposition et la création d’une atmosphère, Prior se rate malheureusement dans le troisième acte, qui tombe complètement à plat, alors même qu’il est censé nous retourner le cerveau. Malgré ses scories et ses coups de théâtre un peu confus, le film témoigne d’une vraie personnalité. À noter, pour l’anecdote, que c’est sans doute le seul film américain où l’on voit des lycéens fréquenter une « Jacques Derrida High School ».
REGARDEZ SI VOUS AVEZ AIMÉ Candy man (1993), Slender Man (2019), The Bye Bye Man (2017)
Pays États-Unis • De David Prior • Avec James Badge Dale, Marin Ireland, Sasha Frolova… • Durée 2 h 17