Et s’il n’en reste… qu’un autre

Reprises, DVD, VOD, festivals, bouquins… Nos séances de rattrapage coups de coeur.

THOMAS BAUREZ

L’ AÉROPORT MIS EN SCÈNES( librairies)

« L’aéroport est un spectacle » affirme Léo Soesanto, auteur de cet essai (éd. Espaces & Signes) qui, dans un geste oulipesque, effectue une tentative d’épuisement d’un lieu cinématographique. À l’heure où un virus nous cloue au sol, ce livre intelligent et pertinent sur des voyages en attente est un bien essentiel.

THIERRY CHEZE

SI JE T’ OUBLIE… JE T’AIME (VOD)

Une histoire d’amour à tomber de beauté sur fond de pandémie qui fait perdre la mémoire à ceux qui en sont victimes. Le réalisateur Chad Hartigan embarque le renversant duo Olivia Cooke-Jack O’Connell dans un tourbillon d’émotions brutes qui vous serre le coeur sans verser dans le chantage lacrymal.

FRÉDÉRIC FOUBERT

JUDAS AND THE BLACK MESSIAH ( Canal +)

Grand film d’infiltration, dans la lignée de Lumet, sur la mauvaise conscience d’un Judas noir tiraillé entre révolution et résignation. Un fabuleux duel d’acteurs (Daniel Kaluuya et LaKeith Stanfield) et la preuve que le cinéma américain adulte et « mid-budget » bouge encore.

GAËL GOLHEN

DESANG-FROID (Blu-ray/ DVD)

On vous le conseillait le mois dernier, mais c’est maintenant que ressort le chef-d’oeuvre de Brooks. Il évite le piège didactique et la lourdeur du film à thèse grâce à une narration explosée et le regard noir porté sur les crimes qui forcent le spectateur à s’interroger constamment. Intelligent et sublime.

FRANÇOIS LÉGER

BADTRIP (Netflix)

Mélange de fiction – totalement prétexte – et de caméras cachées particulièrement trash (un « viol » par un singe, des doigts déchiquetés dans un mixeur…), Bad Trip n’est pas à mettre entre toutes les mains. Mais saluons la performance d’Eric André : on a bien besoin de son humour abyssalement con en ce moment.

SYLVESTRE PICARD

SILENCE (Blu-ray)

Quarante ans avant Scorsese, un trublion de la Nouvelle Vague japonaise (Masahiro Shinoda) adaptait le magnifique roman de Shusaku Endo. Résultat, un film filmé avec génie, brutal, sec, violent, poignant… Et meilleur que la version 2016 avec Andrew Garfield ? Chacun sa chapelle et Marty reconnaîtra les siens.