David Arquette mérite-t-il un come-back ?
Après des années d’errance, le flic timide des Scream s’est reconverti en lutteur revanchard extraverti, comme en témoigne un fabuleux docu en forme de retour en grâce.
You cannot kill David Arquette! Peut- être que ce titre était un peu trop amusant et excitant pour le marché français, après tout. De fait, sur nos terres ce docuhallu s’appelle désormais A star you cannot kill, ce qui en jette un peu moins. Ça tombe d’autant plus mal d’ailleurs que tout le programme du film consiste à établir que David Arquette ne possède absolument aucune des caractéristiques essentielles à une vedette, en tout cas à une vedette de cinéma. Il n’a ni la distance, ni l’aura, ni le mystère, et surtout pas la carrière – ne lui reste que le patronyme de ses soeurs, à la limite. En revanche, ce que le film démontre très bien, c’est que ce garçon complètement perché et bouleversant peut compter sur à peu près toutes les qualités qui font les héros du quotidien.
Vous l’ignoriez probablement, mais pour les besoins de la promo d’un film aujourd’hui très oublié, Ready to Rumble, David Arquette fut intronisé, il y a un peu plus de vingt ans, champion du monde de catch. Et tous les fans de la discipline n’ont jamais cessé de le haïr, voire de le traquer, pour cette raison-là. Récompenser un freluquet de Hollywood pour faire causer dans les médias, c’était un peu comme leur cracher au visage, à eux les spectateurs fidèles et tatoués. Vingt ans plus tard, il n’a toujours rien oublié du scandale et va décider subitement de (se) prouver qu’il peut tout à fait se défendre sur un vrai ring, celui où les combats ne sont pas scénarisés. Complètement éjecté de l’industrie du cinéma (« Dix ans que je n’ai pas tourné ! Qui mérite ça ? »), il va profiter de son chômage longue durée pour s’entraîner comme un fou, oublier ses 46 ans, perdre pas mal de sa bedaine et entamer une carrière de lutteur indépendant. Au fond, c’est du classique, un pur film d’underdog à la Rocky aux prises avec le monde réel. Sauf que chaque séquence flirte avec la folie pure, l’ultraviolence et une certaine grâce mélo : Arquette qui fait des combats de rue au Mexique, Arquette humilié après une baston clandestine chez des rednecks vicelards, Arquette réduit en bouillie et conduit à l’hôpital par son copain, le regretté Luke Perry… Sa filmo était un peu lamentable, il a fait de sa biographie un chef-d’oeuvre total. Le titre original n’était pas une arnaque marketing : cet homme est parfaitement increvable.