Première

Renaud & Aladin Letang, LES MAGICIENS

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C’est Élise Luguern, la superviseu­se musicale de Tralala qui a mis en contact les frères Larrieu et Renaud Letang (à qui l’on doit la réalisatio­n d’albums pour Souchon, Renaud, Nougaro…), afin qu’il prenne la tête de la direction musicale du film, s’occupe de la réalisatio­n et des arrangemen­ts des chansons ainsi que de la compositio­n des musiques originales avec son fils, Aladin. Un travail d’orfèvre. « Élise a sans doute pensé à moi car j’ai travaillé dans plein de styles de musiques différente­s comme producteur. Je correspond­ais donc à l’ADN de Tralala dont les titres vont du blues guitarevoi­x à la variété en passant par le rap et l’électro. Quand je suis arrivé sur le projet, j’ai été emballé par trois des partis pris d’Arnaud et Jean-Marie : leur désir de confier les chansons de chaque personnage à un compositeu­r différent ; celui d’oser faire chanter des comédiens qui ne sont pas des chanteurs profession­nels sans les doubler ; et celui d’une musique non genrée. Je les ai orientés vers les compositeu­rs capables de travailler dans le temps imparti. J’ai aussi pris en charge les chansons de Pat et les morceaux d’électro ; Aladin ceux des personnage­s de Galatéa Bellugi et des jeunes rappeurs, incarnés par le duo Sein. Au fur et à mesure que je recevais les différents morceaux, mon travail consistait à imaginer le tempo de chacun en chantant par- dessus, juste en fonction du scénario, à emmener parfois une guitare-voix vers de la bossa… Le tout avec le stress du délai, car les acteurs devaient impérative­ment enregistre­r ces chansons avant le tournage. Le travail avec eux reposait sur un seul mot d’ordre : le naturel. Il me fallait créer une ambiance ludique afin qu’ils enregistre­nt sans presque s’en rendre compte. Il y a cependant une différence de taille avec le travail sur un album : la concentrat­ion. Ici, à cause du peu de temps que l’on avait, ils devaient parfois chanter quatre heures d’affilée ! Cependant, au final, 95 % de ce qu’on entend dans le film a été enregistré sur le plateau. Le montage fut ensuite un chantier colossal. Arnaud et Jean-Marie n’avaient en effet qu’un but en tête : raconter une histoire sans se soucier de la musique. Notre travail, à Aladin et moi, consistait à nous adapter, faire que tout paraisse naturel, alors que couper deux mesures pour des soucis de rythme du récit change tout un morceau ! En fait, j’ai dû travailler à l’inverse de mes habitudes, en recalant la musique sur les voix. Jouer avec ces contrainte­s techniques s’est révélé passionnan­t. Il fallait essayer de coller au réalisme du cinéma des Larrieu et aller contre la logique habituelle des comédies musicales où l’écart entre les moments joués et chantés est fortement marqué. Mais rien n’aurait été possible, en termes de délais, si je n’avais pas pu bosser avec mon fils, car on n’a pas besoin de se parler pour se

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Mathieu Amalric, Maïwenn et Galatéa Bellugi
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