I AM GRETA
Une plongée inédite dans le quotidien de Greta Thunberg par un cinéaste qui la suit depuis bien avant sa médiatisation planétaire. Éclairant.
Enfant gâtée manipulée pour les uns, voix essentielle courageuse pour les autres, Greta Thunberg est clivante depuis son surgissement dans le débat planétaire sur l’écologie avec sa grève scolaire pour le climat qu’elle avait initiée dans sa Suède natale en 2018. Nathan Grossman n’échappe pas à cette règle. Et son camp est clairement affiché d’emblée : les pro-Greta. Pour autant son documentaire ne cherche pas à faire de la retape en mode prosélyte, à convaincre les sceptiques, à retourner les pourfendeurs. Son intérêt est ailleurs, dans la plongée au coeur du réacteur puisque, présenté à la famille de Greta Thunberg par des amis communs, il la suit depuis bien avant sa médiatisation fulgurante. I am Greta apporte donc le contrechamp de ces images devenues virales (la rencontre avec Emmanuel Macron qui fut le tout premier président de la République au monde à la recevoir, son fameux « How I dare you ? » lancé à la tribune des Nations unies avant de résonner fortement dans le monde entier…) comme ses fous rires – scène assez incroyable – face aux critiques agressives qu’elle découvre sur la Toile. Plus que l’activiste, I am Greta, mis en images avec un soin tout particulier, raconte l’enfant solitaire qu’elle a été, incapable de communiquer hors du cercle de sa famille, rejetée par les camarades de son âge pour sa différence (elle est atteinte du syndrome d’Asperger) et la jeune femme qu’elle est devenue, qui, comme toute adolescente de son âge, se prend la tête avec ses parents. Plus qu’un documentaire, un document.