Première

CANDYMAN

Un reboot/suite qui perd en efficacité sur le plan horrifique mais amplifie l’angle social du Candyman de Bernard Rose. À moitié malin, à moitié raté.

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Vous connaissez la chanson : prononcez son nom cinq fois devant un miroir et Candyman reviendra de l’enfer pour vous planter son crochet dans la bedaine. Vingt-neuf ans après le film de Bernard Rose, Nia DaCosta (Little Woods et bientôt The Marvels chez… Marvel) prolonge l’histoire du boogeyman dans une suite aux frontières du reboot. Retour à Cabrini Green, ancienne cité insalubre de Chicago où la légende du tueur est encore dans tous les esprits. Les tours ont disparu et le quartier accueille des projets immobilier­s cossus, peuplés de bobos friqués. Anthony McCoy (Yahya AbdulMatee­n II), jeune artiste en quête d’inspiratio­n, vient d’emménager dans un appartemen­t luxueux. Alors qu’un ancien habitant de la cité lui raconte la véritable histoire de Candyman, Anthony en devient obsédé, jusqu’à la folie… Jordan Peele (toujours lui) produit ce film de trouille qui dialogue avec l’original et taille un costard à la gentrifica­tion, vue ici comme l’origine de tous les maux (le racisme, la violence, la pauvreté…). L’angle est plutôt malin, d’autant que DaCosta va jusqu’au bout de cette idée en clouant tout le monde au pilori, des Blancs aux Noirs aisés qui ont oublié leur héritage.

Mais le commentair­e social est rabâché, comme pour se dédouaner de ne pas parvenir à le mettre en scène. Résultat : Candyman oublie la tension et enchaîne mollement les scènes de meurtres stylisées (gentrifiée­s ?), inopérant dans sa quête du frisson ultime. De la black horror programmat­ique, pas si mal emballée mais essorée par son manque de subtilité.

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Yahya Abdul-Mateen II

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