DE NOS FRÈRES BLESSÉS
Un sujet fort mais desservi par un scénario déséquilibré et confus. Un résultat frustrant, en dépit du duo Vincent Lacoste-Vicky Krieps.
Huit ans après Vandal, sa plongée dans l’univers des graffeurs récompensée par le prix Louis-Delluc, Hélier Cisterne (qui a aussi réalisé plusieurs épisodes du Bureau des légendes et développé une minisérie sur la naissance de NTM) change totalement de registre. En adaptant le livre de Joseph Andras (publié chez Actes Sud en 2016), il raconte un épisode relativement méconnu de la guerre d’Algérie : le destin tragique de Fernand Iveton, le seul Européen guillotiné pendant ces années de conflit. Un ouvrier syndicaliste militant pour l’indépendance, arrêté après avoir posé une bombe dans un local désaffecté de son usine et directement menacé de la peine capitale malgré l’absence de victime ou de blessé. Et ce alors qu’un certain François Mitterrand était ministre de la Justice et l’un des trois votants du recours en grâce. Cisterne prend le parti de raconter cet épisode sombre par le prisme d’une histoire d’amour. Celle qui liait Fernand à Hélène dont la famille a, elle, fui le communisme en Pologne pour venir se réfugier en France. La jeune femme se retrouve alors désignée « femme de traître ». L’idée est séduisante mais le scénario ne parvient jamais à trouver son équilibre entre les deux personnages et crée de la frustration en restant toujours à la surface des choses. De nos frères blessés laisse sur sa faim malgré ses deux interprètes, Vincent Lacoste et Vicky Krieps dont on n’est pas prêt de se lasser alors que sort son quatrième film en trois mois. La marque des grand(e)s.
ALLEZ-Y SI VOUS AVEZ AIMÉ Cherfrangin (1988), LaGuerresansnom (1992) LaTrahison (2005)
Pays France, Belgique, Algérie • De Hélier Cisterne • Avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade... • Durée 1 h 40