Première

GÉNÉRA+ION

L’adolescenc­e d’aujourd’hui, plurielle et luttant pour exprimer ses désirs, racontée par une jeune auteure. Imparfaite, la série grandit au fil du temps.

- JONATHAN BLANCHET

La typo n’est pas que cosmétique et surtout pas fortuite. Genera+ion ambitionne de raconter la génération Z en la questionna­nt dans toute sa diversité. Et en plaidant l’authentici­té. Cocréée par Zelda Barnz (à peine 18 ans à l’époque de l’écriture) et son père Daniel (Cake), produite par Lena Dunham (ce qui tient presque du passage de relais), la série se fait médiane, entre Sex Education et Euphoria (à laquelle on aura du mal à ne pas la comparer). Au premier contact, le teen drama se montre chatoyant, extravagan­t, déluré. Il a des choses à dire (sa vision des réseaux sociaux figure parmi les plus pertinente­s vues à l’écran) et un casting à fort potentiel (Justice Smith, bouleversa­nt en fendant l’armure). Pourtant, il semble d’abord ne pas savoir par quel bout s’y prendre. En résulte un joyeux bordel, amusant, mais pas toujours à l’avantage de la série. Comme lorsqu’elle papillonne entre ses personnage­s, ses intrigues, et des procédés narratifs qu’elle laisse de côté, avant de passer à autre chose et peut-être d’y revenir (le jeu sur la notion de points de vue). Un terrain d’expériment­ation imparfait à l’instar de ses protagonis­tes qui tâtonnent pour se construire. Il faut une poignée d’épisodes (sur seize) pour atteindre le coeur de la série, beaucoup moins inconséque­nte qu’en apparence. Le prégénériq­ue tragicomiq­ue, découpé en séquences parcellair­es qui introduise­nt la série jusqu’à la mi-saison, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Genera+ion fonctionne et se révèle par petites touches. Mise bout à bout, la matière est hautement inflammabl­e.

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J. August Richards, Nathanya Alexander et John Ross Bowie

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