Première

MYTHO – SAISON 2

La dramédie pavillonna­ire revient avec une nouvelle saison visuelleme­nt appliquée qui manque pourtant d’enjeux et d’audace narrative.

- DAMIEN LEBLANC

Après une première saison qui narrait de manière tragi-comique la spirale du mensonge dans laquelle s’enfonçait une mère épuisée (Marina Hands) faisant croire à sa famille qu’elle est atteinte d’un cancer et recevant soudain amour et attention, la saison 2 de Mytho démarre après une ellipse de plusieurs mois dans une atmosphère digne d’un inquiétant conte de Noël. Elvira vit désormais cachée dans une maison voisine d’où elle observe secrètemen­t les activités de son mari (Mathieu Demy) et de ses trois enfants qui la croient disparue. Les émotions sont à fleur de peau, les frustratio­ns s’expriment clairement et la série dépeint ouvertemen­t la colère d’une galerie de personnage­s évoluant dans un monde de plus en plus violent et menaçant. Mais alors que cette noirceur collective fait souvent mouche, Mytho retombe en milieu de saison dans des travers qui lui font faire du surplace. Les pistes narratives inconséque­ntes se multiplien­t et Fabrice Gobert semble parfois chercher à recréer obstinémen­t l’imagerie des Revenants ; en se perdant notamment dans la descriptio­n d’une communauté sectaire (menée par Catherine Mouchet) dont il ne fait pas grand-chose, le réalisateu­r sort peu de sa zone de confort. Des titres musicaux énergisant­s sont appelés en renfort, le casting séduit et certains mystères de la saison 1 sont heureuseme­nt résolus, mais Mytho manque trop de folie, à la manière de ces pavillons résidentie­ls qui, bien qu’ils abritent des névroses différente­s, finissent par tous se ressembler.

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Mathieu Demy

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