Vertigo peut-il vraiment être un bon jeu vidéo ?
Le chef-d’oeuvre morbide d’Hitchcock va bientôt se jouer à la manette. Sans rire ?
Annoncée dans une indifférence quasi générale en 2018, l’adaptation de Vertigo en jeu vidéo a refait un peu plus bruyamment parler d’elle cet été, avec la diffusion d’un premier trailer plutôt lambda. Une stupéfaction quand même : a-t-on déjà vu un classique du cinéma aussi ancien (1958) s’inviter sur nos consoles high-tech ? En creusant un peu, on remonte au Parrain, quelques Bond des 70s, Alien, Scarface… Pas que des souvenirs impérissables, et surtout rien d’aussi « antique » et sacré que ce film-là, officiellement cité comme le meilleur de l’histoire du cinéma. Le pari est donc excitant, sauf qu’il cache une petite astuce : ce n’est pas tout à fait une adaptation du film à laquelle on aura affaire, mais plutôt une évocation. Exit les personnages de James Stewart et Kim Novak ; on suivra Ed Miller, écrivain qui sort indemne de la chute de sa voiture dans un canyon. Ed jure qu’il voyageait avec sa femme et sa fille, mais aucun corps dans l’épave. Les vertiges commencent… « Les thèmes principaux du jeu sont à peu près similaires à ceux du film : obsession, folie, manipulation, identité… », explique Josué Monchan, scénariste chez le développeur Pendulo Studios. « Vertigo n’est pas notre seule inspiration (…). La narration du jeu renvoie par exemple à La Maison du docteur Edwardes, et certains personnages font écho à des protagonistes de Rebecca, Psychose et bien d’autres. » L’appellation « Vertigo » semble d’origine contrôlée ? Elle tient surtout de l’hameçon publicitaire. Un bien bel hommage, au fond, au génie marketing d’Alfred Hitchcock.