La jurisprudence Johansson ?

La plainte récemment déposée par la star de Black Widow contre Disney commence à ressembler à une reconfiguration profonde du business.

Les frères Russo rechigneraient à revenir à la maison. C’est en tout cas ce que raconte le toujours très sérieux Wall Street Journal au détour d’une enquête de fond sur la querelle judiciaire qui oppose Scarlett Johansson et Disney depuis la sortie de Black Widow. Au cas où vous n’en auriez pas entendu parler, la bagarre tourne autour d’une (bonne) partie du salaire de la star, qui était indexé sur les bénéfices en salles du film. Un bonus en forme de jackpot : en regard du box-office Marvel habituel, il devait lui rapporter autour de 60 millions de dollars. Oui mais voilà, pandémie et nouveau monde obligent, Disney a choisi également de présenter Black Widow sur sa plateforme maison, ce qui en a impitoyablement réduit les recettes au box-office mondial (370 millions de dollars dans le monde, là où un Thor 3 en rapportait 850 en 2017) et a violemment impacté les revenus de l’actrice – qui argue désormais que son contrat n’a jamais été mis à jour par son employeur malgré un changement de cap radical. Résultat : les talents du MCU sont désormais aux abois, et en premier lieu les deux frangins responsables des Avengers, qui organisaient secrètement leur retour dans le giron des superhéros Disney. Le quotidien américain explique ainsi que le binôme aurait suivi l’affaire de près et stoppé toutes discussions tant que Disney ne leur fournirait pas de solides garanties sur la méthode de distribution de leur projet top secret, ainsi que sur les conditions d’obtention de leurs primes. En tentant un bras de fer avec le colosse Disney, l’écurie Marvel ressemble ainsi à un laboratoire industriel où vont se jouer à coups de procès et de négociations les nouvelles méthodes de rémunération des talents hollywoodiens.

Qui a dit que les superhéros ne se souciaient pas des intérêts du peuple ?