TRIER FILM PAR FILM
Retour sur le parcours du cinéaste entamé voilà quinze ans.
Nouvelle Donne (2006)
Au fil d’un récit truffé de flash-back,
Trier raconte l’histoire de deux amis qui rêvent de devenir écrivains. Pour l’un ce sera la gloire, pour l’autre l’asile psychiatrique. Entre Godard et Brett Easton Ellis, le cinéaste pose les bases de son cinéma : Eskil Vogt au scénario et l’acteur Anders Danielsen Lie devant la caméra.
Oslo, 31 août (2011)
Version moderne et norvégienne du Feu follet de Drieu la Rochelle, Oslo suit l’errance d’un trentenaire sortant d’une cure de désintoxication, sous l’influence revendiquée du Cléo de 5 à 7 de Varda et du Signe du lion de Rohmer. Première sélection cannoise (Un certain regard) qui permet à Trier de se faire remarquer.
Back Home (2015)
Adoubé par la critique, le Norvégien tente l’aventure internationale avec un casting hétéroclite (Isabelle Huppert, Jesse Eisenberg et Gabriel Byrne). Il fait le portrait d’une photographe disparue, à travers un récit kaléidoscopique et les souvenirs de son mari et de leur deux fils. Première sélection en compétition à Cannes, mais il repart bredouille et l’impact du film est moindre qu’Oslo, 31 août.
Thelma (2017)
Changement de registre. Le cinéaste s’essaye au film de genre avec cette histoire d’une jeune étudiante issue d’une famille pieuse qui se découvre des pouvoirs surnaturels. Inspiré par les giallo, Les Prédateurs de Scott ou encore L’Échelle de Jacob, il déploie dans le récit la mélancolie qui constitue sa marque de fabrique. L’échec public est total.
Julie (en 12 chapitres) (2021)
Le film de tous les retours. Celui à un cinéma intime, et celui d’Anders Danielsen Lie qui joue l’un des personnages principaux. Ce portrait d’une trentenaire et de ses amours riches en rebondissements et en incertitudes est une merveille de construction et d’émotion pure.