Mathieu Amalric, LE FIDÈLE
Mathieu Amalric a déboulé dans le cinéma des frères Larrieu en 2001 avec La Brèche de Roland. Tralala marque leur cinquième collaboration. Au départ, il ne devait jouer qu’un rôle secondaire, campé au final par Jalil Lespert. Une fois l’idée de donner le premier rôle à Philippe Katerine abandonnée, les cinéastes sont en effet partis sur un Tralala plus jeune. Pris par Les Intranquilles, Damien Bonnard, un temps envisagé, a dû renoncer. C’est là que les Larrieu se sont tournés vers Amalric. « On l’a senti si enthousiaste qu’on a eu la certitude que son interprétation ferait oublier sa différence d’âge avec le personnage de Mélanie Thierry, quelque peu problématique par rapport à leur supposée rencontre amoureuse, vingt ans plus tôt. » Mathieu Amalric confirme sa joie devant un tel défi : « La chance de tourner avec ces deux-là depuis tant d’années m’émerveille. Qui plus est dans leur première comédie musicale. Sans le savoir, cela faisait des mois que je me préparais à ce rôle. Vivant avec une chanteuse d’opéra (Barbara Hannigan), je prends des cours avec elle tous les jours. Donc question chant, il n’allait y avoir aucun souci de pudeur, juste le plaisir physique de l’exercice, celui de trouver ma voix et de la faire évoluer au fil du récit. Restait la question du banjo. Les Larrieu ont pour habitude de faire des prises longues, en plan moyen. On allait voir ma main quand je joue. J’ai donc repris la guitare électrique que Bertrand Bonello m’avait offerte à la fin du tournage de De la guerre. Et j’ai passé le mois et demi suivant, 24 heures sur 24, avec cette guitare. Je dormais avec, j’allais faire les courses avec, je prenais le métro avec… Un travail d’athlète indispensable à la rigueur du cinéma d’Arnaud et Jean-Marie. »