Première

Ana de Armas « James Bond reste un mirage »

Ultime Bond Girl de l’ère Craig et future Marilyn pour Andrew Dominik, la sensationn­elle Ana de Armas est à ce point réclamée qu’elle n’avait pas plus de 240 secondes à nous consacrer. On l’a quand même adorée.

- PAR GAËL GOLHEN

PREMIÈRE : Ana, les attachés de presse du film tiennent à ce que notre entretien ne dépasse pas les quatre minutes, donc ma première question sera très directe, désolé :ça vous fait quoi d’être Bond Girl ?

ANA DE ARMAS : Aaaah. Dis comme ça, je ne sais pas trop. Quand j’ai appris que j’avais le rôle, j’étais à la fois surexcitée et un peu inquiète. Je ne voulais pas que ça ruine tous les efforts que j’avais faits jusque-là. Les Bond Girls ont toujours été pour moi… un peu éthérées. En tout cas, j’avais du mal à me projeter. J’ai voulu faire de Paloma un personnage à part.

Comment ? Vous aviez votre mot à dire ?

Cary [Fukunaga, le réalisateu­r] m’a dit qu’il avait dès le début pensé à moi. On a beaucoup parlé ensemble pour essayer de définir ce personnage, pour lui donner vie. Je voyais une fille insolente, rebelle, et un peu désordonné­e. L’inverse d’une vraie pro.

Pas vraiment ce qui définit les Bond Girls donc…

Mais elle avait aussi des qualités très féminines. En tout cas, il fallait qu’elle soit plus complexe que l’habituelle « jolie fille allongée avec ses stilettos sur la parure de lit ». Et puis, ce qui était plus facile, c’est qu’elle était cubaine…

Plus facile, parce que « latina »?

Je ne pensais pas vraiment à ça. Au contraire, je ne veux pas être cataloguée comme la latina de service… Je veux pouvoir jouer n’importe qui ! Non, ce qui m’a aidée, c’était la langue et l’accent. C’était plus cool sur le tournage.

Dans le registre icône, il n’y a pas que les Bond Girls. Il y a aussi Marilyn Monroe, que vous jouez dans le film

d’Andrew Dominik. C’était quoi le plus dur à jouer : Blonde ou Bond ?

(Rires.) Rien à voir ! Bond, c’était physique. J’ai dû suivre de nombreux entraîneme­nts et je n’avais jamais fait ça pour un rôle. Les chorégraph­ies d’action, le maniement des armes, tout était nouveau. C’était marrant. Blonde… c’est… complèteme­nt différent. C’est un drame, très dur, qui aborde une partie de l’Histoire. Disons que l’un fut plus exigeant sur le plan physique et l’autre plus dur sur le plan mental, ou émotionnel.

En termes de féminisme, ce n’est pas tout à fait la même chose non plus.

Pour Blonde, on a essayé d’aller au-delà du vernis glamour. Andrew Dominik cherchait la vraie Marilyn, celle qui se cachait derrière le sourire et l’insoucianc­e des clichés… Mais vous serez vraiment surpris par mon rôle dans Mourir peut attendre. N’oubliez pas qu’il y avait Phoebe Waller-Bridge dans le coup [créatrice et interprète de Fleabag]. C’est elle qui amène l’humour dont je parlais. Un humour pimenté. Paloma est une vraie femme ; je tenais à ce qu’elle le soit. Je crois que Mourir peut attendre fait évoluer les choses, assimile un peu plus son époque. Malgré tout,

James Bond reste un mirage, un concept loin de toute réalité.

À couteaux tirés et sur Mourir peut attendre. C’est le même acteur ?

Oui, le même. Drôle et en même temps ultra pro. Ce qu’il a fait sur Bond est génial. Il lui a apporté de l’humanité, de la densité. Le retrouver juste après dans À couteaux tirés nous a évité une semaine d’apprivoise­ment. On a commencé le tournage, et la glace était déjà brisée entre nous… J’ai répondu vite mais j’imagine qu’il ne nous reste plus de temps pour une dernière question, non ?

MOURIR PEUT AT TENDRE

De Cary Joji Fukunaga • Avec Daniel Craig, Ana de Armas, Rami Malek… • En salles

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Il nous reste 24 secondes : vous avez côtoyé Daniel Craig sur

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