Première

Et si on la bouclait un peu ?

Si vous n’en pouvez plus des simili- Un jour sans fin, merci de vous jeter sur Deathloop, le jeu vidéo qui remet un peu de vie dans le train-train de l’éternel quotidien. u

- PAR ROMAIN THORAL

Les boucles temporelle­s ont à ce point envahi notre paysage qu’on a parfois un peu l’impression d’écouter I got you babe chaque matin. Tenez, rien que sur les derniers mois : boucle romcom (Palm Springs), boucle actioner (Boss Level), boucle feel-good (The Map of Tiny Perfect Things), boucle 90s (Reminiscen­ce)… Le vrai point commun de ces films-là ? On a préféré ranger nos chaussette­s plutôt que de rester devant. À vrai dire, si le concept fut jouissif, il fait aujourd’hui durer un peu trop longtemps des intrigues sans coffre. L’arnaque peine pourtant à être ébruitée et le (aïe) concept court toujours. Il n’y a plus qu’à attendre que Christophe Honoré ou les Chevaliers du fiel s’y mettent à leur tour. Dans le domaine du jeu vidéo, c’est un peu différent, disons que le principe de la boucle fait, la plupart du temps, partie intégrante du langage. On échoue, on recommence ; c’est comme ça depuis au moins Mario Bros. De fait, le concept y est beaucoup moins aguicheur, donc beaucoup moins pratiqué (un chef- d’oeuvre officiel cependant, le vertigineu­x The Legend of Zelda : Majora’s Mask). C’est pourtant l’argument marketing maous de ce

Deathloop, pondu par les petits génies frenchies responsabl­es des Dishonored, Arkane Studios. Il nous fait le coup du héros amnésique qui se réveille après chaque coucher de soleil (ou chaque game over) le même jour, sur la même plage. Comment sortir de ce cycle infernal ? En accumulant des indices et en veillant à ce que chaque journée soit TRÈS différente de la précédente. Pour que cette promesse soit tenable, les développeu­rs se sont notamment appuyés sur un (incroyable) monde ouvert qui dépayse et pousse à l’aventure. Ils sont surtout partis du principe que leur looping temporel n’était ni un gimmick ni une fin en soi, mais bien une pure mécanique de jeu, destinée à challenger notre créativité et nos capacités de déduction. Pour une fois la boucle n’a rien d’une berceuse, on aurait pu passer les vingt prochaines années à l’explorer.

DEATHLOOP

Éditeur Bethesda • Disponible sur PS5 et PC

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