Un monde parfait
Dans L’un des nôtres, Kevin Costner se décide enfin à refaire du Kevin Costner. À rattraper illico en VOD.
Un bon petit film avec Kevin Costner », ça n’évoque plus grand-chose à grand monde, cette idée-là. D’ailleurs, est-ce que ça a déjà existé ? On jurerait que oui, qu’il a été inventé pour ça le Costner, usiner de bons petits films du samedi soir ; mais si on remonte le fil de sa filmo, on s’aperçoit que c’est un peu une vue de l’esprit. On sort Yellowstone du corpus (très bien mais c’est de la télé), et on doit déjà remonter à 2003 pour retrouver la trace d’un bon Costner. Tellement bon d’ailleurs qu’il l’a lui-même réalisé : Open Range, ça s’appelait, un chef-d’oeuvre, donc pas du tout « un bon petit film ». On en tient un en revanche avec Treize jours de Roger Donaldson, suspense sixties sur la crise des missiles de Cuba sorti en 2001. Avant ça ? Son film de golf filmé par Ron Shelton (Tin Cup) ? Non, un navet. Son film de baseball réalisé par Penny Marshall (Une équipe hors du commun) ? Non, un grand film. Son autre thriller signé Donaldson (Sens unique) ? Vendu. Mais on est remonté en 1987, là.
Tout ça pour vous signaler que L’un des nôtres, immense bide local (moins de 15 000 entrées !), sort ces temps-ci en vidéo et que c’est le « bon petit film avec Kevin Costner » par excellence – et Roger Donaldson n’y est pour rien cette fois. La star y interprète un sympathique retraité, marié à Diane Lane, qui décide de sauver son petitfils des griffes d’une belle famille qu’on croirait sortie d’un Rob Zombie. Ça commence comme un beau drame un poil psychologisant, pour finir en vendetta champêtre menée par un couple de sexagénaires très sexy. C’est vraiment très bien fichu, prenant, un peu poignant même. On dirait que Costner a fait ça toute sa vie. u