HALLOWEEN KILLS
Après l’éclatante réussite de son reboot en 2018, David Gordon Green déçoit avec un nouveau volet pataud, où Michael Myers tourne en rond.
Le Halloween millésime 2018 était une superbe promesse. Relançant la franchise matricielle du slasher sous la houlette de Jason Blum et de Big John (Carpenter) en personne, David Gordon Green avait réussi à rendre à nouveau pertinentes les déambulations meurtrières de l’antique bogeyman Michael Myers, après quarante ans de sévices. Évitant tous les pièges de notre époque dopée aux revivals (la nostalgie, les clins d’oeil, l’ironie méta), il frappait fort en revenant aux fondamentaux : simplicité, brutalité, Jamie Lee Curtis en majesté. La déception provoquée par ce Halloween Kills est donc à la hauteur de l’espoir suscité. Se détachant de la figure de la baby-sitter résiliente, Laurie Strode (Curtis), ici réduite au rang de figurante de luxe, Gordon Green tente d’élargir le cadre extrêmement minimaliste de la saga et de tendre un miroir à l’Amérique post-Trump, en s’intéressant aux traumas des autres habitants de Haddonfield : la fille et la petite-fille de Laurie, le shérif Hawkins, des survivants du film originel devenus grands (le petit Tommy, que Laurie gardait lors de la première « nuit des masques », interprété ici par Anthony Michael Hall), etc. Soit beaucoup (trop) de monde
pour un film sans centre de gravité, ni véritables intentions, sinon celle, tellement voyante qu’elle en devient désagréable, de passer les plats en attendant le gros morceau, le clash ultime entre Laurie et Michael, qui sera au coeur du prochain opus annoncé pour 2022, Halloween Ends. La fin de Halloween ? Des promesses, toujours des promesses… u
ALLEZ-Y SI VOUS AVEZ AIMÉ Halloween2 (1982), Halloween:Résurrection (2002), Halloween (2018)
Pays Grande-Bretagne, États-Unis • De David Gordon Green • Avec Jamie Lee Curtis, Andi Matichak, Anthony Michael Hall… • Durée 1 h 46