UN BATMAN PLUS DÉTECTIVE
Milliardaire, philanthrope taciturne, expert en arts martiaux, as de la tech… à travers toute sa filmo, Batman possède de nombreuses qualités, mais ce que les films n’ont jamais su mettre en scène, c’est son génie de la déduction. Ses multiples aventures ne prennent en tout cas jamais la forme d’enquêtes – le héros serait même le plus souvent en retard d’un wagon. Chez Nolan, il commence comme un aventurier (Batman Begins), devient un super-flic (The Dark Knight) avant de se transformer en superhéros (The Dark Knight Rises). Il n’observe pas, ne réfléchit jamais et frappe toujours avant de poser les questions… Seuls deux cinéastes auront essayé de montrer les (super)pouvoirs d’enquêteur du Chevalier noir. Dans Batman Forever, Schumacher permettait au Dark Knight de faire fonctionner ses neurones. Au milieu du film, Val Kilmer tentait de déchiffrer une charade pour découvrir la véritable identité de l’Homme Mystère (E. Nygma). Rimes onomastiques, puzzles sonores, triturage cérébral : un peu comme dans certains épisodes de la série d’Adam West, Batman cherchait l’identité du vilain en jouant avec le (nom du) méchant et le spectateur. Un peu plus sérieusement, dans Batman v Superman, Batfleck se lançait, lui, dans une enquête pour résoudre le mystère du White Portuguese, le cargo affrété par LexCorp pour transporter la Kryptonite. Batman s’infiltrait alors en soirée, téléchargeait des fichiers secrets, suivait des pistes qui se transformaient en culsde-sac… Snyder montrait enfin l’homme chauve-souris en pleine enquête et rappelait incidemment que Batman avait longtemps été surnommé le World’s Greatest Detective dans les comics d’il y a bien longtemps.