Première

UN BATMAN STAR POWER

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Dans son livre The Big Picture, qui retrace les métamorpho­ses du Hollywood contempora­in, le journalist­e Ben Fritz revient sur le tournant des années 902000 et rappelle que c’est à ce moment-là que la philosophi­e des executives a changé. « Pour les studios, dans les films Marvel ou DC, les stars sont devenues les personnage­s ; les comédiens devenaient accessoire­s. » C’est particuliè­rement vrai pour Batman, qui reste le meilleur showman de l’histoire des comics. Un type qui se cache derrière une vitrine pop (le logo dans le ciel, l’emphase gothique, l’armure cintrée) pour délivrer un gigantesqu­e son et lumière. Comme tout superhéros, sa mythologie, son aura furent d’ailleurs toujours plus fortes que celles des comédiens qui enfilaient l’armure. Et à la différence de Superman (qui pouvait être joué par un wannabe) les acteurs qui se sont glissés dans le costume étaient toujours à un tournant de leur carrière. Michael Keaton devient Batman après avoir écumé les comédies 80s et, avec son mélange de dureté et d’assurance virile, réussit à mettre tout le monde d’accord (l’industrie et les fans) avant de retourner de longues années dans l’ombre… De son côté, en devenant le Batman de Schumacher, Val Kilmer aspirait à être autre chose que l’éternel second rôle du cinéma US. Ce fut un cadeau empoisonné qui le priva de toute possibilit­é d’incarnatio­n et marqua sa définitive sortie de route… Un peu plus tard, George Clooney, mégastar du petit écran, aurait dû être propulsé dans la stratosphè­re par le rôle – il sera à jamais emembarras­sé par Batman & Robin. . Christian Bale, lui, était à peine sorti d’Amelorsqu’il d’American AmePsycho lorsqu’il incarna un Chevalier noir à la grosse voix, écartelé et borderline, devenant en trois films le mètre- étalon des acteurs psychotiqu­es.

Enfin, avec Batman v Superman, Ben Affleck opérait un de ses énièmes come-back dont il a le secret…

Arrive donc Robert Pattinson. Lui a déjà gagné sur tous les tableaux. D’abord idole des jeunes, poster boy et fantasme mondial grâce à Twilight, il a disparu quelques années avant de revenir en égérie auteur. Il a tout raflé, le succès mainstream comme la célébrité de niche. Son statut, son histoire, en font peut- être l’acteur le mieux placé pour se dissoudre sous l’armure de Batman tout en réussissan­t à éclairer un peu plus Bruce Wayne…

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