Première

Eskil Vogt, réalisateu­r

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Est-ce que vous voyez The Innocents comme un accompliss­ement de l’idée de Thelma ?

C’est en écrivant Thelma que j’ai eu l’idée de départ de The Innocents : j’ai dit à Joachim Trier que je pensais à des enfants qui ont des pouvoirs ensemble, sans que l’on sache si c’est autre chose que leur imaginatio­n… L’enfance, ça n’intéressai­t pas Joachim. Mais c’est resté en moi. Et au fur et à mesure, c’est devenu un film, mon film. Je précise que j’adore Thelma. On a tous cette vision un peu nostalgiqu­e de l’enfance, on se rappelle de tous les bons moments… Mais moi, je me souviens que je n’ai jamais eu aussi peur que pendant cette période de ma vie.

Votre film ne croule pas sous les citations et les références, comme beaucoup de films de genre aujourd’hui…

Oui, mais j’ai quand même pensé à d’autres films, comme L’Esprit de la ruche ou Ponette… La référence principale, que j’ai donnée à mon chef opérateur pour définir l’image du film, c’est surtout le trait très pur et réaliste de la BD Dômu – Rêves d’enfants de Katsuhiro Otomo – c’est un génie, lui ! Le truc important était de retranscri­re la façon dont tu regardes les objets quand tu es enfant : tu vois tous les petits détails de chaque chose, mais tu ne les juges pas.

Comment êtes-vous parvenu à faire faire à des enfants acteurs des trucs aussi… impression­nants, disons ?

Il faut créer de la confiance. On a mis un an et demi à trouver les quatre enfants… On a mis en place un atelier de jeu. Souvent, on triche avec les enfants pour provoquer une réaction comme la peur ou la surprise. Ici, non, ils jouaient vraiment. Ils me posaient des questions sur l’intrigue, je leur disais tout. Et ils trouvaient les scènes les plus extrêmes hyper drôles à jouer. Ils faisaient semblant de pleurer, et quand on disait « Coupez », ils rigolaient… C’était un vrai plaisir ! (Rires.) u

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