SPIDER-MAN : NO WAY HOME
Un Marvel sympathique, mais dans les clous malgré une promesse de cinéma démente. Un carton planétaire en salles.
À l’heure où l’on écrit ces lignes, Spider-Man : No Way Home vient de franchir la barre du milliard de dollars de recettes mondiales. Un triomphe total, mais surtout un exploit puisque le film est le plus gros carton mondial de l’ère de la pandémie, dépassant Mourir peut attendre et The Battle at Lake Changjin. Et en termes de cinoche ? Le troisième film de Spidey en solo le montre démuni face à la révélation de son identité secrète : pour l’aider, Doctor Strange lance un sort qui rate et provoque des brèches dans le multivers, attirant vers Spider-Man des méchants surgis des films précédents (le Bouffon vert, Octopus, l’Homme-sable ou Électro). Le film ne parvient pas à transcender cette surexcitante promesse de cinéma : le retour des acteurs des films Spider-Man précédents n’est pas grand-chose de plus qu’un super caméo de luxe. Les super-méchants importés d’autres productions subissent le poids du cahier des charges du Marvel Cinematic Universe des années 2020, et se retrouvent totalement aseptisés, désamorcés dans un tout autre paradigme. Cependant, du côté de l’émotion, ça marche plutôt pas mal : Tom Holland et Zendaya sont en feu, comme disent les jeunes, et il est difficile de rester insensible à la réunion de Tobey Maguire
et Andrew Garfield. À l’arrivée, si l’on respecte bien évidemment la joie des foules qui ont fait de No Way Home un phénomène, on a néanmoins la sensation que le film repose sur les mécanismes d’un sketch de luxe diffusé pendant les Oscars. D’ailleurs, lorsque vous lirez ces lignes, le film s’y retrouvera peut-être nommé. Dans notre univers, tout est bien possible. u
ALLEZ-Y SI VOUS AVEZ AIMÉ The Amazing Spider-Man (2012), Spider-Man: Homecoming (2017), Avengers: Endgame (2019)
Pays États-Unis • De Jon Watts • Avec Tom Holland, Zendaya, Benedict Cumberbatch… • Durée 2 h 28