« NOTRE REACHER EST TRÈS ÉLOIGNÉ DE CELUI DE TOM CRUISE »
L’enquêteur vagabond imaginé par Lee Child revient sous les traits d’Alan Ritchson, dans une version sérielle pour Amazon, qui n’a plus grand-chose à voir avec les films de Tom Cruise.
PREMIÈRE : Vous ne dites pas un mot pendant les dix premières minutes. C’est une déclaration d’intention pour montrer qui sera votre Reacher ? ALAN RITCHSON : Oui, c’est sûr ! On voit rarement un protagoniste qui ne parle pas du tout… Ça donne le ton. C’est une manière de définir ce mystérieux voyageur. Reacher est le genre de type qui n’est impressionné par personne. Il en impose physiquement, intellectuellement. Même quand il se fait arrêter, avec un fusil à pompe sous le nez, il ne s’affole pas. Ne rien dire, c’est une manière de montrer qu’il n’a peur de rien !
Vous avez lu certains des 26 livres de la saga littéraire ?
Je les ai tous lus. Et certains plus d’une fois.
Le Reacher que vous jouez est-il fidèle à celui que vous imaginiez au moment où vous les lisiez ?
Oui… Disons que si j’avais dû incarner ma propre vision du personnage, sans en parler avec les producteurs ou Lee Child en amont, ça aurait été une version très proche de celle de la série. Mais pour tout dire, on a filmé plusieurs approches de notre Reacher, notamment dans le premier épisode. J’ai tourné certaines scènes plusieurs fois, en jouant Jack sous un jour différent : une version très énervée, une version dans l’humour, une version plus insouciante… Cela a permis de faire des choix intéressants au montage, pour construire notre version. Et à l’arrivée, je crois que ça donne un personnage bien équilibré.
Que pensez-vous des films précédents, incarnés par Tom Cruise ? Vous craignez la comparaison ?
Je ne les ai jamais vus. Je les ai même complètement évités en préparant la série. Il y a suffisamment de matière dans les livres pour trouver de l’inspiration. Et puis je n’avais pas envie de reproduire les mimiques ou la gestuelle de Tom Cruise. C’est compliqué d’être comparé à l’une des plus grandes stars de l’histoire du cinéma d’action. Il a une telle présence à l’écran, une telle éthique de travail, et une approche de ses rôles impressionnante, notamment parce qu’il réalise ses cascades. J’ai surtout essayé d’être à la hauteur, de m’investir autant qu’il peut le faire, dans les cascades notamment. Mais on veut faire notre version et le personnage que je joue est vraiment éloigné de celui qu’il incarnait. Je ne m’inquiète pas. Le public a l’habitude de ce genre de dualité entre le cinéma et la télé.