Première

SAMUEL L. JACKSON Tout le monde est devenu une star de la télé !

Il incarne un vieux monsieur atteint de démence dans la série Les Derniers Jours de Ptolemy Grey, et enchaîne les interviews pour défendre ce rôle qui l’obsédait. Le septuagéna­ire le plus cool de la Galaxie passe une tête dans Première, le temps de trois

- PAR FRANÇOIS LÉGER

PREMIÈRE : Vous aviez évité les séries jusqu’ici, et là vous enchaînez Les Derniers Jours de Ptolemy Grey et Secret Invasion de Marvel l’année prochaine. À 73 ans, vous avez eu une révélation ? SAMUEL L. JACKSON : (Rires.) Pas du tout ! Quand j’ai commencé, il y avait un vrai distinguo entre les stars de la télé et celles du cinéma. Il y avait un fossé, plus de demi-tour possible. Bon, une fois de temps en temps, tu avais un Bruce Willis qui commençait dans une série et explosait au ciné… Ça restait super rare. Les choses ont pris un autre tournant avec Les Soprano,

The Wire ou Boardwalk Empire, mais ces séries étaient surtout peuplées de très bons seconds rôles de cinéma. Les grosses stars, elles, restaient bien au chaud au cinoche. La pandémie a tout changé : des salles de cinéma fermées, des acteurs incapables de tourner pour le grand écran… Et paf, tout le monde s’est ramené sur les plateforme­s de streaming, tout le monde est devenu une star de la télé. Alors tu redeviens un interprète plus qu’un acteur de cinéma, et c’est très bien comme ça. J’ai toujours pensé que j’avais le droit de naviguer entre la télé, le cinéma, la scène…

Peut-être, mais vous ne l’avez jamais fait !

(Rires.) Non, c’est vrai. J’imagine que j’aurais pu, mais j’étais dans un certain confort : mes agents ont toujours fait en sorte qu’un nouveau film m’attende dès que j’en terminais un.

Mais vous réfléchiss­iez à l’adaptation de depuis longtemps…

Ptolemy Grey

J’ai lu le bouquin il y a une dizaine d’années, et le personnage m’a toujours évoqué quelque chose de très… cinématogr­aphique. Ce type est dans une brume totale, mais il peut aussi retrouver sa santé mentale en cherchant le meurtrier de son neveu. C’était un vrai beau rôle. Et puis… mon grand-père, ma mère, mon oncle et ma tante ont tous été atteints de démence ou d’Alzheimer. Ça en faisait quelque chose de très personnel, presque à un niveau génétique. Le plus dur a été de trouver le juste milieu pour que le public ne soit pas submergé émotionnel­lement. Mais restez pour l’épisode 2, il redevient lucide !

LES D ERNIERS J OURS D E P TOLEMY G RE Y Créée par Walter Mosley • Avec Samuel L. Jackson, Dominique Fishback, Cynthia Kaye McWilliams… • Sur Apple TV+

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