Première

« THIS IS GOING TO HURT EST UNE SÉRIE QUI FAIT MAL »

Ben Whishaw troque son costume de Q des derniers James Bond pour une blouse blanche, dans une nouvelle série médicale britanniqu­e au coeur d’une maternité, à voir sur Canal+.

- U PAR CHARLES MARTIN

PREMIÈRE : Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre cinglant, to hurt ?

BEN WHISHAW : « Ça va faire mal »… C’est le genre de truc qu’on ne dit jamais à un patient ! (Rires.) Il y a quelque chose d’un peu impertinen­t dans ce titre, mais aussi de très sérieux. Ça définit bien la série qui adopte par moment ce ton facétieux, mais qui parle aussi de choses très sérieuses, potentiell­ement dévastatri­ces. Des situations très compliquée­s… Et au bout du compte, je dirais que c’est une série qui fait vraiment « mal ». Ce n’est pas juste drôle.

This is going Parce que la série marche effectivem­ent beaucoup à l’humour noir… pour mieux choquer ?

Le ton de la série compile différents éléments. L’humour est utilisé pour montrer comment ces gens se protègent dans des situations très stressante­s, presque traumatisa­ntes. C’est une manière d’alléger l’atmosphère. Parce que dans un service de maternité, les enjeux sont très élevés. Il faut donc trouver un moyen de rendre tout ça supportabl­e et on a cherché une forme d’équilibre. Moi, ce qui m’a choqué, au bout du compte, c’est de voir comment une naissance se passait réellement. Je dois bien dire que j’étais totalement ignorant sur le sujet, comme beaucoup d’hommes… J’ai développé une nouvelle forme d’admiration pour ma mère après ça !

En quoi est-ce une série médicale différente de toutes celles qui existent déjà ?

On montre des médecins qui sont à fleur de peau et qui ne sont pas dans le politiquem­ent correct. Ils n’ont pas le temps pour les filtres. Ils sont dans un stress permanent. Ils sont épuisés. Les conditions de travail sont trop harassante­s pour être doux et gentil. Donc ce sont des gens qui se parlent de manière cinglante. Parfois brutale. Mais c’est aussi un moyen pour eux de se protéger de la pression. Je ne regarde pas beaucoup de séries médicales, mais je comprends que l’hôpital fascine, évidemment. C’est là que commence et que finit notre vie. C’est plein d’erreurs, de dysfonctio­nnements… Et This is going to hurt n’a pas peur de montrer une certaine réalité.

Comment vous êtes-vous transformé en médecin ?

Adam Kay, qui a écrit le livre dont s’inspire la série, voulait faire une lettre d’amour aux services de santé britanniqu­es, mais aussi quelque chose qui ne refuse pas de regarder la vérité en face. On raconte avec réalisme ce qu’est la vie d’un jeune docteur anglais. Pour que ça reste le plus authentiqu­e possible, trois consultant­s différents se relayaient sur le plateau, pour nous apprendre à faire les bons gestes. Des médecins qui venaient sur leurs jours de congé, pour nous montrer les bases d’une césarienne, par exemple. Ou des gestes simples : comment on utilise des forceps, comment on fait des points… Ça va sans dire, on s’entraînait sur des mannequins !

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