L’ écriture & la préparation
L’IDÉE ÉTAIT DE S’EMPARER DU PATRIMOINE AVEC UNE AMBITION DE MODERNITÉ, SANS EN TRAHIR L’ESPRIT. DIMITRI RASSAM
DR : On commence à travailler à la fabrication dès l’été 2020. Pour se confronter très tôt au comment. Artistiquement et financièrement. On est portés par le souffle d’une écriture sans contrainte. Ce souffle qu’on ressent chez Dumas.
ADLP : Si tu adaptes Les Trois Mousquetaires dans son intégralité, ça donne un long métrage de 120 heures ! Donc ça ne servait à rien de chercher à faire une adaptation linéaire du roman. Il fallait retrouver l’esprit et l’intention de Dumas.
MD : Très vite on a une certitude : il faut deux films.
ADLP : Et il faut les tourner en français.
DR : Le français était présent dès le début. On s’est appuyés sur le changement de goût du public international qui accepte de plus en plus de regarder des films en version originale. Il ne faut pas oublier à quel point Cyrano de Bergerac a été un triomphe dans le monde entier, en dépit des alexandrins, car quelque chose dépassait la barrière de la langue. Notre ambition était aussi que l’excellence à la française puisse attirer les gens au-delà de la langue.
MD : Quand on commence à désosser le monstre, on se demande par quel bout le prendre. Dumas a écrit Les Trois Mousquetaires avec Auguste Maquet. Ils l’ont pensé comme une série avec l’idée qu’à la saison 7, plus personne ne se souviendrait de la saison 2. Il y a donc pas mal d’erreurs dans le livre. D’Artagnan y est fait deux fois mousquetaire par exemple ! (Rires.)
ADLP : Autre problème : il n’y a aucune scène entre Milady et d’Artagnan pendant 300 pages. Or, on ne pouvait pas faire apparaître Eva Green au milieu du deuxième film…
MD : Mais à partir du moment où tu remontes le personnage de Milady dans l’intrigue, il y a un effet domino. Les deux films s’imposaient donc pour cette raison. Et aussi par la structure même de l’oeuvre découpée en deux : les ferrets de la reine puis le siège de La Rochelle.
DR : L’impulsion de tourner les deux films dans la foulée naît d’un échange avec les producteurs, Ardavan Safaee et Jérôme Seydoux. Dans cette envie commune de renouer avec l’envergure des fresques produites par Claude Berri que j’ai côtoyé gamin.
MB : Au début, j’ai un peu moins de disponibilité que Dimitri, Alex et Matthieu parce que je suis en train de finir Eiffel. Je laisse Matthieu et Alexandre avancer de leur côté. Je leur dis simplement qu’il faut que cette adaptation sonne juste, authentique. Dans les combats, dans les relations entre les personnages et dans les enjeux qui sont très forts. Et je dis tout de suite qu’il faut que l’on puisse tourner en décors naturels. Je veux que l’on voie les acteurs interagir avec leur environnement !
MD : Être au milieu de la campagne ou de bâtiments d’époque, dans la boue plutôt que sur des fonds verts en studio… ça change tout pour eux.
DR : Et ça tombe bien car en France, on a tout. C’était aussi un choix assumé dès le départ de tourner entièrement ces films chez nous, sous peine de trahir l’esprit du projet : on ne peut pas célébrer le panache français et poser nos caméras à l’étranger !
ADLP : La grosse phase d’écriture a eu lieu pendant le confinement. C’était fantastique pour Matthieu et moi d’être séparés – ce qui ne nous était pas arrivé depuis vingt ans car on habite à 500 mètres l’un de l’autre –, chacun sur son ordinateur, plongé dans le XVIIe siècle ou à lire des correspondances entre Richelieu et Louis XIII.
MD : On est devenus fous, intoxiqués par le XVIIe siècle et la folie de Dumas ! Je pense que c’est cette folie, vite devenue collective, qui nous a sauvés. Car les dates de tournage ont été décidées avant même que les scénarios soient terminés ! Au fur et à mesure, on racontait aux producteurs l’histoire que nous étions en train d’écrire… pour voir si ça marchait. Trente, quarante minutes de film. Et on a tout de suite vu que ça leur plaisait.
ADLP : Mieux, ils nous disaient : « Lâchez-vous, faites tout ce que voulez. » On était comme des fous !
MD : Ce qui est dingue, c’est le pari de Dimitri Rassam et de Pathé qui ont lancé la production et le casting des deux films, alors que les scénarios n’étaient pas finis.
DR : Ces films se sont faits dans un système de production bien particulier. On ne savait pas combien ils allaient coûter avant d’avoir travaillé dessus pendant huit mois. En fait, cette logique de fabrication rappelle celle du Petit Prince et de l’animation. Tu pars avec une simple promesse. En l’occurrence ici, seul le premier scénario était terminé, le deuxième était encore en écriture. Mais si j’avais passé mon temps à budgéter et financer, je serais passé à côté de l’essentiel :
le dialogue artistique avec les auteurs qui a permis de trouver le parfait équilibre.
MD : On a fini une première phase d’écriture avec un film de 6 heures – qu’on a dû forcément couper après. Dumas avait cette phrase (impossible à entendre aujourd’hui) : « On peut violer l’histoire à condition de lui faire de beaux enfants. » On a repris son principe d’écriture. Il s’inspirait de la vie de chacun des mousquetaires mais en les déplaçant dans le temps. Ça nous a autorisés à réinvestir l’histoire de France.
ADLP : On est passionnés d’histoire. Si, par le biais de la fiction, on peut permettre aux gens de se reconnecter avec l’histoire de leur pays pour en montrer à la fois la grandeur et la complexité, c’est formidable.
MD : Notre intention était de rendre ça toujours accessible et ludique. Par exemple, on s’est interdit la voix off. On voulait faire comprendre les choses sans que quelqu’un les raconte.
DR : L’idée était aussi que les personnages parlent d’une façon qui corresponde à l’époque, mais qu’on puisse entendre et comprendre en 2022. Il y avait donc une réinvention du style à effectuer, afin que le spectateur ne sorte jamais du film.
ADLP : Et on avait toujours la mise en scène à l’esprit. On écrivait pour Martin qu’on connaît très bien ! La ligne s’est donc créée de manière organique. Cette idée de la modernité, de la rapidité… Les duels sont un bon exemple. On a revu beaucoup de films pour savoir comment les écrire. Les Duellistes n’a pas pris une ride. Pourquoi ? Parce que les duels qu’on te montre sont vrais. À l’époque, ils étaient très courts : les hommes mettaient longtemps à se toucher, mais au premier contact, il y avait un mort ! Quand tu t’installes dans cette dynamique, tu n’écris plus de la même manière.
MB : Une fois que Matthieu et Alexandre ont jugé qu’il y avait une version sur laquelle échanger, je leur ai fait mon premier retour de lecture commun avec les producteurs et certains membres de mon équipe. À la fois pour faire rentrer tout cela dans un plan de travail et leur proposer un regard sur la dramaturgie, les personnages, en les emmenant vers la direction du film que j’envisageais. Très vite des intentions de mise en scène naissent : la narration en temps réel ; des scènes où l’action ne serait pas observée mais vécue de l’intérieur, avec une caméra immersive très près des personnages. Pendant toute la préparation, nous étions obsédés par une question : qu’est- ce que ça veut dire faire Les Trois Mousquetaires en 2022 ? À qui s’adresse cette histoire ? Comment la raconte-t-on ? Et comment se situe-t-on par rapport aux différents films de cape et d’épée qui nous ont précédés ? On veut évidemment leur rendre hommage, mais aussi apporter quelque chose de neuf.
NOS MOUSQUETAIRES SONT UN PEU LES ENFANTS NATURELS DE CYRANO ET D’INDIANA JONES.
DIMITRI RASSAM
DR : On savait dès le début qu’il y aurait un a priori un peu kitsch sur Les Trois Mousquetaires. Toutes proportions gardées, c’est comme quand Nolan s’attaque à Batman après Schumacher.
MD : Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas eu d’adaptation définitive des Trois Mousquetaires et c’est un avantage. On n’est pas coincés par une version de référence, et on a pu lâcher les chevaux. C’est amusant de remarquer que dans les précédentes adaptations du roman de Dumas, l’accent est toujours mis sur la farce, le côté Fourberies de Scapin. Or, nous avions la sensation inverse : on voulait être beaucoup plus proches de l’esprit bretteur de Cyrano. Au cours d’une époque de duels, si tu n’es pas au premier degré, plus rien n’a d’importance et le récit perd de son intérêt. Alors que ce qui est passionnant dans Les Trois Mousquetaires, comme dans Cyrano, c’est que ce sont des gens qui affrontent la mort avec une bravoure démesurée. Si la mort n’est pas toujours présente en toile de fond, les enjeux s’affaiblissent. Il fallait revenir à la complexité de ces personnages, hommes et femmes, avec des retournements psychologiques très forts.
ADLP : C’est un vrai livre d’aventures. Un portrait d’hommes extraordinaires dans un monde très sombre et au bord de la bascule. Un monde de guerre de religion riche en destins tragiques. Il y a du thriller, du danger permanent, le tout avec le sens du rythme incroyable de Dumas qui fait qu’on colle aux personnages comme
dans les meilleurs page-turners. On a écrit en voulant retrouver nos sensations de lecteurs. On nous a confié un vrai coffre à jouets. Souvent, quand tu croises un producteur, il te dit que pour ton histoire, tu as le droit à un salon avec quatre personnages et pas d’extérieur. On le sait, on l’a fait ! (Rires.) Là, il y a des duels, des
cathédrales, des sièges, des cavalcades…
MD : La référence, c’est le grand cinéma populaire français.
ADLP : Et Ridley Scott ! Pour sa capacité à se pencher sur l’Histoire dans de grands films puissants.
MD : Des grands films épiques, mais où la dramaturgie est simple. Comme dans Gladiator : il se passe plein de trucs, mais la narration tient sur une page. On voulait faire attention à ne pas tomber dans trop de complexité.
ADLP : Garder une ligne pure.
MD : Un autre film nous a guidés, qui pourtant n’a rien à voir : Les Aventuriers de l’arche perdue. Là, Spielberg réussit à faire comprendre des enjeux dramaturgiques
et historiques complexes à toute une génération, et à distiller un nombre d’informations affolant dans des scènes très ludiques.
DR : Au fond, nos mousquetaires sont un peu les enfants naturels de Cyrano et d’Indiana Jones.
ADLP : La nouveauté pour nous, c’était d’écrire des scènes d’action. On s’y est employés de manière très précise. Car l’action dans Les Trois Mousquetaires raconte l’histoire. Et on a eu pour cela énormément d’échanges avec Martin.
DR : On n’est évidemment pas dans une réalité historique totale. Mais on raconte le grand oeuvre de Richelieu et Mazarin qui a consisté à transformer la France en la centralisant. Les Trois Mousquetaires, c’est notre Far West, avec des comtés indépendants du pouvoir central qui se rebellent. Avec des liens familiaux qui dictent beaucoup de choses. Une vision très shakespearienne de l’histoire. L’envie de la raconter compte autant que notre envie de cinéma. La constitution de l’équipe s’est terminée à l’été 2020 et le tournage a commencé durant l’été 2021.
Le casting et le tournage
MB : Après la première phase d’écriture, des noms de casting et des envies ont circulé. Pour les mousquetaires, on avait une liste idéale et les quatre comédiens auxquels on avait pensé nous ont dit oui.
DR : On a approché les acteurs avant même d’avoir les versions définitives des scénarios. C’est une étape assez organique. Notre guide reste notre logique : il faut avant tout que l’on croie à tous les rôles. On a commencé par caster d’Artagnan et l’évidence s’est portée sur François Civil. On a construit à partir de là, en essayant toujours de dialoguer entre l’artistique et une ambition de production. La modernité qu’on recherchait est aussi passée
par les rôles féminins et le fait de les rendre forts. Dans l’écriture, évidemment, comme dans leurs incarnations avec Eva Green, Vicky Krieps et Lyna Khoudri.
MB : Il y a dans notre casting un mélange des générations que j’aime – Romain [Duris] et Vincent [Cassel] face à Pio [Marmaï] et François [Civil] qui sont un peu plus jeunes. Cette envie, avec Eva Green, d’avoir une actrice mystérieuse : tout le monde la connaît mais on ne la voit pas tous les mois au cinéma. D’intégrer Vicky Krieps qui est extraordinaire, lui adjoindre Louis Garrel… C’est un casting qui a de la gueule.
DR : Qui a de la gueule et qui fonctionne. Là encore le collectif et la camaraderie ont été importants. On sait que ça compte quand on est mobilisé sur une période aussi longue. Au-delà des individualités, on a construit une équipe. On connaissait les liens entre Pio et François, Romain et Vincent, Vincent et Eva, Louis et Eva… Et ça a joué. Indépendamment de cela, il fallait qu’ils soient tous crédibles en costumes. Mais aussi les bloquer en amont sur des périodes extrêmement longues car ce projet exigeait une disponibilité rarement demandée.
ADLP : Dès les premières lectures (en visio) avec les comédiens, on les a sentis très impliqués. On n’a pas réécrit les personnages pour eux. Mais comme on avait coupé deux fois 50 pages par rapport à notre première version, certains ont pu ressentir des manques, l’ont exprimé, mais toujours en alliés. On n’a jamais senti de refus d’obstacles.
DR : Et puis il y avait l’entraînement physique, indispensable. C’est un siècle où la guerre mute avec l’apparition de la poudre. Les mousquetaires sont les derniers chevaliers, le GIGN de l’époque.
MD : Ce sont des tueurs qui rentrent dans les citadelles et ne font pas de prisonniers car ils doivent aller très vite, avec une espérance de vie très courte.
MB : Sur le tournage ce fut l’un de mes défis : trouver l’équilibre entre la sincérité de ce qu’on raconte et la violence de l’action et de l’époque. Il fallait que ce soit épique tout en respectant les enjeux intimes du script qu’on avait verrouillé.
DR : L’avantage quand tu es préparé à ce point-là, c’est que tu as la place pour faire encore mieux au tournage car tu ne subis rien. Je pense au traitement de l’action où Martin a pu dire parfois sur certaines scènes qu’il n’y croyait pas, alors qu’il avait travaillé depuis un an sur la manière précise de les filmer. Il a eu cette liberté de changer le mouvement. Sans ce socle de travail, ça aurait été impossible. On sait tricher, c’est notre métier et il y a évidemment des effets spéciaux (signés Buff), mais ils ne sont pas là pour pallier des choses ou masquer des éléments dans un plan. Ils sont là pour nous aider à passer un cap.
ADLP : En termes de spectaculaire, on s’est vraiment lâchés au moment du script. C’est l’avantage des scénaristes. (Rires.)
MD : Je repense à cette scène de duel entre Milady et d’Artagnan. Une fois finie, on la lit et avec Alex on se dit qu’elle est pas mal, mais qu’il manque un truc. « Et si on imaginait un incendie en même temps ? » C’est une ligne qu’on rajoute dans le script. Une simple ligne :
JE N’AI QUE DES SUPERLATIFS POUR QUALIFIER CE TOURNAGE. STIMULANT, EXCITANT, ÉPUISANT !
MARTIN BOURBOULON
« Tout brûle. » Et puis un an plus tard, tu arrives sur le tournage et ils ont construit une maison, des pompiers sont sur le plateau… Et là, tu te dis que tu fais le plus beau métier du monde !
MB : C’est le genre de séquence qui au moment du tournage donne des sueurs froides ! (Rires.) Mais c’est aussi pour ça qu’on fait ce job. Et puis c’est ce genre de scène qui permettait de garder tout le monde sous pression, véritablement affûté…
DR : Pour les acteurs, je pense que c’est la préparation physique en amont qui a créé ce cercle vertueux. Ils avaient tous envie de s’impressionner les uns les autres. Cet entraînement a eu lieu sous la direction de Yannick Borel, champion olympique d’épée. 1 m 96, prestance de dingue : c’était une façon pour Martin d’annoncer le niveau attendu. Dès le premier entraînement, on a tout de suite vu le plaisir de gosse de chacun. Et des mois plus tard, à la fin de la première grosse scène d’action à Saint-Malo, le hurlement de joie collectif en disait long. Ils avaient investi l’action comme le jeu. Dans l’idée d’un spectacle total. En fait, quand on joue dans de tels lieux, avec de tels moyens humains et de temps pris, on peut s’autoriser à fantasmer l’excellence, même si ça ne la garantit pas.
MB : On a tourné à Compiègne et à Saint-Malo sur les remparts, en forêt ou dans le centre de Troyes et à chaque fois, c’était complètement fou ! Je suis encore en plein dedans, mais je n’ai que des superlatifs pour qualifier ce tournage. Stimulant, excitant, hors norme ! Et aussi épuisant, parce que le tournage des deux films en même temps aura nécessité une organisation démentielle.
DR : Tourner les deux films à la suite apporte des synergies vraiment significatives, avec en contrepartie des contraintes lourdes pour les équipes qui s’engagent sur presque une année. Le budget total est de 72 millions d’euros pour les deux films. Mais au final, il y a une forme de fierté d’accomplir ça en France.
Dernière ligne droite
MD : Il y a cent ans, Pathé avait fait Les Trois Mousquetaires [Henri Diamant-Berger, 1921] pour contrer les productions américaines. L’industrie est en train de changer sans que l’on sache où ça va nous mener. Et peut-être que ces deux films seront un élément de réponse.
ADLP : L’histoire continue car on est en train de réécrire une scène aujourd’hui. Il y a toujours un décor qui change et qui modifie les choses. Ce tournage au long cours est vraiment une aventure particulière.
DR : C’est la dernière ligne droite ! On termine le tournage le 1er mai. Et dès le 18, on va montrer un teaser de quinze minutes au Marché du film à Cannes. Très en amont, j’avais sondé des Allemands, des Espagnols, des Italiens avec qui je travaille régulièrement sur leur envie d’accompagner une fresque de cette nature-là, en français. Leur enthousiasme m’avait conforté dans l’idée qu’on était dans le vrai. On a donc assez vite vendu les droits pour l’Europe. On aurait pu aller plus loin mais on a préféré attendre ce rendez-vous cannois avec les premières images. À quasiment un an de la sortie du premier volet, D’Artagnan, qui sera suivi par Milady.
LES T ROIS M OUSQUETAIRES : D ’ ARTAGNAN
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LES T ROIS M OUSQUETAIRES : M ILADY
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