LE RITUEL
Des amis se rendent en Suède pour honorer la mémoire d’un copain assassiné. Un thriller horrifique sur fond d’amitié gâchée, classique mais efficace.
Le Rituel se boulotte comme des marshmallows piqués sur des bâtons au coin du feu lors d’une veillée de colonie de vacances. Le genre de soirée où l’esprit de camaraderie s’unifie autour d’histoires de fantômes racontées emmitouflé dans des sacs de couchage, le ciel étoilé au-dessus de la tête et les sapins entourant l’immensité des espaces environnants. Car le film de David Bruckner ressemble trait pour trait à ces histoires qu’on se raconte gamin pour se faire peur. Il y est question de cabane dans les bois, d’ombres fugitives qui slaloment entre les arbres, de sorcellerie païenne, d’animaux dépecés, d’esprits malveillants et de quatre amis qui tentent tant bien que mal de retrouver leur chemin dans une épaisse et menaçante forêt. Puis, le film glisse peu à peu dans un trip cauchemardesque, ressassant le passé du personnage principal et un secret inavouable le liant à ses potes. Les regrets des uns, la haine des autres surgissent pour pallier la peur enfantine du noir et de l’inconnu. Celle du croque-mitaine dans le placard, du monstre sous le lit prêt à nous arracher de notre couverture. Si l’on est parfois pas loin du plaisir coupable, onanisme horrifique du samedi soir se consommant aussi à plusieurs, Le Rituel se démarque par sa volonté d’alterner les genres. Sans fausse note, celui-ci passe du slasher à l’épouvante, du récit initiatique au fantastique pur et dur. Alors, promenons-nous dans les bois... tant que le diable n’y est pas.