PATIENT ZERO
Les humains sont devenus des prédateurs. Un homme asymptotique pourrait sauver l’humanité. Pour le cinéma, par contre, c’est pas gagné.
D’abord, un casting britannique. Deux acteurs exfiltrés de Game of Thrones, Natalie Dormer et John Bradley, et un ancien Doctor Who, Matt Smith. Ajoutez-y les apparitions de l’éternel second rôle Stanley Tucci et du mannequin en reconversion Agyness Deyn. Complétez avec un pot-pourri de clichés du film d’infectés en guise de scénario et d’un réalisateur, Stefan Ruzowitzky, au style inexistant... Voilà Patient Zero. Dans un monde ravagé par une terrible infection fulgurante (expliquée dans l’introduction) qui transforme n’importe quel quidam en junkie de chair humaine, des survivants enfermés dans une base militaire tentent de trouver un remède. L’un d’entre eux, mordu mais immunisé, peut communiquer avec ces zombies d’un nouveau genre, au langage corporel mêlant épilepsie et flexing. La liste des poncifs s’allongent ad lib dans ce patchwork de déjà-vu zombiesque, allant de la grossesse inopinée au soldat sensible de la gâchette. Dans la lignée de The Last Girl, Patient Zero tente maladroitement une métaphore sur la société actuelle, laissant entendre que l’ancienne génération, les humains, doit laisser sa place à la nouvelle, les infectés, dans une logique darwinienne. Cette idée, réfutée dans les dernières secondes, est plaquée aux côtés de nombreux clins d’oeil appuyés au féminisme et au spécisme, dans un joyeux fourre-tout totalement incohérent. Et, non, à tous ceux qui se posent la question : ceci n’est pas une parodie.