THE ENDLESS
Trois ans après le méconnu Spring, le tandem Benson/Moorhead revient avec un troisième film dans lequel deux frangins s’abîment dans une secte. Trop cryptique pour captiver.
Ils sont quasiment inconnus en France, sauf par quelques aficionados du genre. Mais Justin Benson et Aaron Moorhead raflent prix sur prix dans les festivals du monde entier. Nouveaux porte-étendards d’un cinéma hybride, confidentiel et artisanal baigné dans une inquiétante étrangeté, les deux réalisateurs continuent de s’enfoncer dans une mythologie opaque où les genres se confondent toujours un peu plus à chaque projet. Malgré un postulat alléchant (deux frères sans repères retournent dans la secte qu’ils ont quittée dix ans auparavant), The Endless peine à convaincre sur la longueur. Cette bizarrerie rappelle par moments la temporalité alambiquée de Donnie Darko et l’atmosphère claustrophobe de la série Under the Dome, mais tout cela laisse vite place à une oeuvre mêlant métaphysique fumeuse, conte moderne et drame familial. Un fourre-tout cathartique, diablement léché, passablement fauché, mais surtout léthargique. Les cinéastes Benson et Moorhead, qui jouent les rôles principaux, savent sûrement où ils mettent les pieds, déroulant une histoire fantasmagorique remplie autant de faux-semblants que d’actes manqués, d’événements inexpliqués que de théories mystérieuses. Le public, quant à lui, à défaut de piquer du nez avant un acte final prévisible, restera sur le bas-côté.