Première - Hors-série

LA MALÉDICTIO­N WINCHESTER

- ÉLODIE BARDINET

Les frères Spierig dégainent leur film de trouille sur la veuve Winchester. Une bonne histoire gâchée par une facture cheap et un scénario bancal.

D’abord, l’histoire vraie : au milieu du XIXe siècle, Sarah Winchester a perdu son bébé et a sombré dans une profonde dépression. Près de vingt ans plus tard, en 1881, son mari décède à son tour, et Sarah vrille de plus en plus. Elle est désormais persuadée que sa famille, enrichie grâce au commerce des armes Winchester, est maudite. Vivant seule en Californie, elle décide de bâtir une demeure en perpétuell­e évolution pour y vivre avec les fantômes de toutes les personnes tuées par des fusils qui portaient son nom. La bâtisse est constammen­t agrandie pendant trente-huit ans et ce, jusqu’à la mort de Sarah, en 1922. Le film des frères Spierig (Daybreaker­s, Jigsaw) se concentre sur cette demeure, gigantesqu­e. Ses 160 pièces, dont 40 chambres et 13 salles de bain, mais aussi ses escaliers qui mènent au plafond ou ses portes donnant sur le vide ont largement de quoi dérouter les visiteurs et les amateurs de frissons. Dommage que les créateurs de ce petit film d’horreur australien n’aient pas pris autant de soin à décrire les troubles de Lady Winchester que les dédales de sa baraque... À partir d’une histoire aussi folle, on attendait un petit bijou aussi horrifique que psychologi­que, qui profiterai­t de ces thèmes fantastiqu­es pour étudier les peurs et les obsessions de son héroïne. On reste loin de L’Orphelinat ! Le duo abuse des jump scares faciles et ne propose aucune vision de cinéma. Cette Malédictio­n souffre surtout d’effets numériques pourris et le casting pourtant parfait (Helen Mirren est habitée par le rôle et Jason Clarke) ne sauve pas. On rend les armes !

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Jason Clarke et Finn Scicluna-O’Prey

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