SIMETIERRE DE MARY LAMBERT
Propulsé à la première place dans notre recensement récent des grandes peurs du cinéma, Simetierre ne souffre aucunement de la distance qui nous sépare de sa réalisation. Au contraire, il gagne en puissance mortifère. Déjà étranges en 1989, la musique mélo, les acteurs B (venus de la télé) et le grand-angle rajoutent au malaise... Truffé d’images inoubliables (le chat décollé du pavé, le bras inerte du petit Gage), le film de Mary Lambert présente l’une des visions les plus sombres et déprimantes que le cinéma ait donnée de l’existence ; celle d’un long matin calme et endeuillé, d’une salle d’attente pour les vivants... Un diamant noir et rocailleux qui continue de peser lourd sur l’inconscient.