RAFIKI
Pour faire la critique de Rafiki, il faut mettre de côté les signaux attractifs qui obscurcissent notre jugement : le premier film kényan montré à Cannes ; par une réalisatrice née à Nairobi (formée en Angleterre et aux ÉtatsUnis) ; avec des actrices au charisme magnétique ; contant l’histoire d’amour entre deux lycéennes dans une société où l’homosexualité est proscrite. Il fallait que ce film existe. Mais certainement pas dans la forme que Wanuri Kahiu lui a donnée. Parce que ses personnages semblent avoir été habillés pour un défilé de mode afropolitaine. Parce que la photo saccharose, le montage sitcom, les gimmicks Sundance. Parce qu’elle ne nous épargne aucun cliché du roman à l’eau de rose ni raccourci sociologique (le personnage de la commère, sommet de typification à la hache). Parce que de bonnes intentions n’ont jamais fait un bon film.
Pays Kenya • De Wanuri Kahiu • Avec Samantha Mugatsia, Sheila Munyiva, Dennis Musyoka... • Durée 1 h 22 • Sortie 26 septembre