Dylan Robert
Tout juste majeur, le Marseillais au passé turbulent crève l’écran en proxénète malgré lui dans Shéhérazade, le premier film de Jean-Bernard Marlin.
« Ce projet de film, c’était bon pour mon dossier devant le juge. »
De la prison au cinéma, il y a un gouffre. Dylan Thomas, 17 ans à l’époque, l’a franchi au culot. « Une éducatrice m’a parlé du casting quand j’étais dans ma cellule. Je devais sortir à ce momentlà, j’étais dans mes dix jours d’appel. J’ai été pris dès la deuxième répétition. À la première, j’étais fatigué car la veille, je fêtais ma sortie de prison ! »
« On était comme une famille pendant ce tournage. »
Né dans le 3e arrondissement de la cité phocéenne, l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe, Dylan jouait à domicile durant le tournage. « Des acteurs principaux jusqu’aux figurants, on se connaissait presque tous ! Personne ne jouait à contrecoeur, même ceux qui venaient avec leurs problèmes. Il y a quand même eu des embrouilles. Entre l’actrice principale et moi, notamment... »
« J’ajoutais mon grain de sel pour ne pas avoir l’impression d’être télécommandé. »
« Comme le réalisateur Jean-Bernard Marlin enseigne la comédie, il nous a bien coachés durant les deux mois de préparation. On a travaillé les impulsions : le fait de ne pas se retenir, pour paraître vrai. » Ce réel transpire dans chaque scène. « Mon passé m’a peut-être aidé pour mon rôle. Mais aujourd’hui, ce n’est plus la délinquance qui m’attire, c’est le cinéma. »
SHÉHÉRAZADE
De Jean-Bernard Marlin • Avec Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli... • Durée 1 h 49 • Sortie 5 septembre • Critique page 100