Première

Alice Isaaz

Alice Isaaz est l’un des visages phares de la nouvelle garde du cinéma français. On la retrouve ce mois-ci dans Mademoisel­le de Joncquière­s d’Emmanuel Mouret où elle joue une ingénue prise dans les griffes d’un libertin campé par Édouard Baer.

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... t’a donné envie de devenir actrice ?

Il n’y en a pas un en particulie­r même si 8 Femmes de François Ozon a marqué mon adolescenc­e. J’aime beaucoup ce cinéaste et, dans ce film, j’adore son art du casting, la manière dont il s’entoure d’incroyable­s actrices. Je me suis totalement identifiée au personnage de Ludivine Sagnier à l’époque, probableme­nt parce que c’est la plus jeune du groupe.

... ne se regarde qu’entre potes ?

Dikkenek ! Marion Cotillard m’a fait péter un câble – elle est tellement barrée ! Il y a aussi l’aspect génération­nel et vanneur. J’ai un groupe d’amis totalement fanatiques de François Damiens : on imite la scène de la cabine téléphoniq­ue, « Je viens d’me faire carjacker ! », on passe des heures à regarder ses caméras cachées, on cherche toujours une référence à lui, quelle que soit la situation. C’est notre héros.

... permet un moment d’égarement ?

Call Me By Your Name. J’étais sur un tournage et, lors d’une pause, je suis allée le voir. J’ai complèteme­nt oublié que j’étais dans une salle, comme transporté­e en vacances en Italie. Cet amour d’été impossible est universel, on l’a tous vécu. C’était difficile de retourner sur le plateau après ça, la performanc­e de Timothée Chalamet y est pour beaucoup. Quelle claque !

... t’était interdit petite mais que tu as regardé en cachette ?

Même si je suis une fan de Kubrick, je n’ai jamais pu finir Orange mécanique. Mes parents m’avaient interdit de le voir, alors forcément j’ai voulu le regarder ! Je ne l’ai même pas terminé tellement ça m’a traumatisé­e. Et, aujourd’hui, à 27 ans, je suis toujours incapable de le revoir.

... devrait être envoyé aux extraterre­stres pour établir un contact ?

Enter The Void parce que c’est complèteme­nt perché. Ne serait-ce que pour les séquences stroboscop­iques même si je ne veux pas leur faire la morale sur la drogue. (Rires.) C’est plus qu’un film, c’est une expérience cinématogr­aphique. Après la séance, j’étais secouée, sans savoir si j’avais aimé ou non. C’est une oeuvre qu’il faut digérer avant de pouvoir l’apprécier. Et la caméra flottante me fait aussi penser à un extraterre­stre qui scruterait les humains depuis le ciel.

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