Vous m’avez dit de dire HARDY
Mais qu’est-ce qu’il baragouine ? Hit-parade des plus grosses performances de Tom Hardy, de la plus articulée à la moins intelligible.
Tom Hardy reste un mystère pour de nombreux spectateurs. Quelle tête a-t-il, déjà ? À ceux-là, il faut montrer Locke, où il conduit une voiture en temps réel. Un one-man-show face caméra, en bon anglais.
Un héros seul sur une route asséchée. Une légende. Un fantôme… Hardy enfile le blouson et passe dans le Wasteland. Il grogne, hoche la tête, et prête mainforte à un groupe de walkyries. Il a vingt lignes de dialogue dans le film.
Pour Nicolas Winding Refn, il prend 20 kilos et devient le moustachu Bronson, le détenu le plus dangereux d’Angleterre. Hardy étrenne sa voix de gentil patapouf, qu’il réserve à ses personnages de gangster ultraviolent.
Des Anglais et des Australiens recréent l’Amérique des Rocheuses et de la prohibition. Hardy aboie ses dialogues en forçant l’accent virginien mais le grognement hillbilly est parfait. Comme la veste à grosses mailles.
Il joue les jumeaux Kray, patrons du crime organisé british dans les années 50-60. Son Reginald est en retrait (beau, « normal »), pour laisser la place à la furie contenue de Ronnie, le psychopathe rondouillard et sodomite.
Il a onze minutes de présence magnétique à l’écran, survolant le champ de bataille à bord de son Spitfire. Masqué, caractérisé par sa voix, que l’on distingue plus ou moins à travers le bruit radio et le son de l’appareil.
Le rôle qui l’a rendu mondialement célèbre. On y entend sa voix de terroriste jovial et absolutiste, mais étouffée par le masque, comme s’il jouait le père Noël enfermé dans une malle. Ou sous assistance respiratoire.
Dans le film d’Iñárritu, Hardy s’évanouit derrière la barbe et les borborygmes du méchant trappeur. Il pousse le grognement guttural à son point (de compréhension) limite. Il n’y a plus que la survie. Au diable les dialogues.