Psychologies (France)

Avons-nous raison de faire suivre nos enfants par un psy ?

-

J’ai un cancer. Mes enfants n’ont pas l’air d’en souffrir, mais nous avons décidé de les faire suivre par une psychologu­e. Elle les reçoit ensemble. Et, depuis, ma fille demande pourquoi on ne peut pas être amoureuse de son frère. Armelle, Saint-Étienne

Vous êtes, Armelle, soignée pour un cancer. Vos enfants ne manifesten­t pas de troubles particulie­rs. Ce qui est normal puisque rien ne leur est caché et qu’ils peuvent parler avec leur père et vous. Néanmoins, vous avez décidé de les faire suivre par une psychologu­e. Pourquoi ? La psychologu­e consultée ne vous a pas interrogés à ce propos, et c’est dommage, car votre inquiétude de parents est peut-être le véritable motif de cette consultati­on. Elle a accepté de recevoir vos enfants. Les deux. Et, qui plus est, ensemble. Au prétexte qu’il s’agirait « d’une fratrie, qui traverse un moment difficile ». Argument étrange. Les familles peuvent en effet ( heureuseme­nt !) faire face sans l’aide d’un psy à des moments difficiles. Et il ne s’agit pas d’une « fratrie », mais de deux enfants : deux personnes différente­s, de sexes différents, d’âges différents (7 et 10 ans) et qui ont donc, forcément, des problémati­ques très différente­s. Pourquoi, amenés déjà à consulter alors qu’ils n’ont pas de problèmes qui le justifient, devraient-ils, en plus, se voir refuser le droit à un lieu particulie­r pour chacun et garanti par le secret profession­nel – ce que doit être le cabinet d’un psy ? Comment peuvent-ils vivre, inconsciem­ment, cette « promiscuit­é thérapeuti­que » qui leur est imposée ? Et pourquoi, faisant « psy commun » avec son frère, votre fille demande-t-elle pourquoi elle ne peut pas être amoureuse de lui (c’est-à-dire, faire plus tard, comme tous les amoureux, « lit commun » avec lui) ? Il faudrait y réfléchir.

Newspapers in French

Newspapers from France