Psychologies (France)

“J’ai retrouvé une vie normale”

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Il y a cinq ans, Laurent apprend qu’il souffre de polyarthri­te. Certains jours, les douleurs sont si fortes que se lever ou s’habiller devient compliqué. Le traitement prescrit par son rhumatolog­ue ne marche pas. Et l’espoir retombe. Jusqu’à ce qu’il entende parler du régime Seignalet. « J’ai découvert ce régime par hasard, un an après le début de mon traitement, en tombant sur l’ouvrage de Jacqueline Lagacé [“À lire” p. 148]. J’avais déjà évoqué l’idée d’une origine alimentair­e de la maladie avec mon rhumatolog­ue. Mais il l’avait balayée quand la prise de sang avait conclu que je n’étais pas intolérant au gluten. Le lait ? Rien à voir, m’avait-il assuré. Pourtant, dès les premières pages du livre, je me suis reconnu. Et j’ai décidé de tenter l’expérience.

Les premiers jours ont été compliqués : je n’avais pas encore assimilé tous les principes du régime, donc je n’ai mangé que des légumes et du riz. Les courses au supermarch­é ont duré des heures. Je crois bien avoir lu la compositio­n de la totalité des produits du rayon bio ! Mon obsession, c’était le pain. Comment allais-je faire sans ? J’ai tenté plusieurs recettes à la machine à pain avec les farines compatible­s que je trouvais. Immangeabl­e. J’ai dû arrêter les fromages et les sodas, que je consommais en quantité. Un changement radical, j’avais l’impression que tout m’était interdit. Mais au bout de trois jours, j’ai cru ressentir une améliorati­on. Je me suis dit que c’était l’effet

placebo. Deux jours plus tard, j’ai dû reconnaîtr­e que j’avais moins mal. Une semaine est passée et je ne prenais plus aucun antalgique. Quelques jours de plus et mes articulati­ons – que je devais faire ponctionne­r régulièrem­ent – avaient dégonflé. Au bout de deux semaines, je ne boitais plus… J’ai suivi ce régime très rigoureuse­ment pendant les trois premiers mois. J’ai perdu dix kilos, qui m’ont fait revenir au poids de mes 20 ans. J’ai surtout été très surpris par le regain d’énergie. J’étais en pleine forme alors que mon rythme de vie n’avait jamais été aussi intense.

En revanche, je me sentais mal à l’aise à l’idée

d’en parler à mes médecins, notamment à mon rhumatolog­ue – j’avais arrêté mon traitement et n’y étais pas retourné. J’en ai tout de même parlé à ma généralist­e. Sceptique et inquiète, elle m’a prescrit une supplément­ation en calcium pour éviter un risque de carence. Mais elle a vu que ça allait mieux – je me souviens du jour où elle m’a demandé plusieurs fois : “Vous voulez dire que, depuis trois mois, vous n’avez rien pris comme médicament, pas même un Doliprane ?” – et elle a fini par s’intéresser à ce régime. D’ailleurs, en quelques années, les choses ont changé. Beaucoup de médecins connaissen­t à présent la méthode Seignalet. La plupart ne sont plus sceptiques, mais curieux de connaître mon expérience. Quatre ans après avoir adopté ce régime, et même si je l’applique moins rigoureuse­ment, je ne

prends plus de traitement. Mon poids s’est stabilisé et mes douleurs ne sont jamais revenues avec la même intensité. Je sais que je ne mangerai plus jamais “comme avant” – c’est une hygiène alimentair­e à conserver à vie –, et suivre le régime de manière stricte reste dur. Parfois, j’éprouve le besoin de relâcher les efforts. Un bout de pain par-ci par-là n’a pas de conséquenc­e. Mais si l’écart est plus important, des douleurs ou des raideurs reviennent dès le lendemain, pour quelques jours seulement, et moins fort. Heureuseme­nt, elles ne sont plus une fatalité. Je sais comment les faire taire. Et puis, je n’ai plus de piqûres toutes les semaines, de prises de sang et de rendez-vous chez le rhumato tous les mois. J’ai retrouvé une vie normale : je ne vis plus avec des antalgique­s dans la poche et je peux à nouveau faire du sport… »

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