ET AVEC SON PSY, ON JOUE UN JEU ?
Devenir son patient préféré, le séduire font partie des fantasmes les plus courants en thérapie. S’agissant de notre cardiologue, une telle idée ne nous traverserait pas l’esprit (encore que…). Si la psychothérapie est une épreuve de vérité, elle est aussi un haut lieu de l’illusion. Parce que, avec notre psy, nous allons reproduire inconsciemment toutes les relations d’amour importantes de notre existence, et répéter à notre insu ce qui s’est joué dans le passé avec nos premiers « autres ». Ce leurre fait partie du traitement. Et le psy, de son côté, doit parfois se comporter en comédien. Il peut feindre l’affolement, comme la mère autrefois, s’il sent que son patient en a besoin pour accoucher d’une vérité, ou jouer au père sévère. Il ne s’agit pas de tromper la personne pour l’égarer. Mais de permettre aux symptômes de se manifester sur la scène thérapeutique pour les analyser, puis en venir à bout.