Virginie Megglé, psychanalyste
REGARDEZ-VOUS AUTREMENT
La beauté intérieure rayonne. Soit. Mais que faire lorsque nous n’avons pas été gâtés par la nature ? « Il serait plus juste de dire que nous n’avons pas été gâtés par la vie ! Car il y a du beau en chacun de nous, estime Virginie Megglé1. Mais nous ne nous voyons pas tels que nous sommes. Réalité physiologique oblige, nous ne pouvons nous représenter qu’à travers des objets, des images ou le regard
de l’autre. Or, cette image est forcément déformée. Ce n’est pas l’apparence réelle qui pose problème, mais cette représentation inconsciente que nous nous faisons de notre aspect
physique. Et celle-ci dépend de facteurs non objectifs : le regard que nous portons sur nous-mêmes est conditionné par notre histoire, par nos expériences affectives et relationnelles, physiques et corporelles, et bien sûr psychiques. C’est ce vécu entre soi et l’autre comme entre soi et soi qui nous fait nous sentir beau ou laid. » Si nos expériences passées nous ont conduits à souffrir aujourd’hui d’une faible estime personnelle, bonne nouvelle, nous avons encore la vie devant nous pour tenter l’inexploré ! Et la réparer. De quelle façon ? « En commençant par faire la paix avec notre histoire. Et puis, en sortant d’une image idéalisée de nous-mêmes, en cessant de nous comparer et de nous vouloir parfaits pour mieux nous estimer perfectibles. Enfin, en multipliant les expériences positives : avec les autres, créer par exemple des liens de qualité ; de soi à soi, s’occuper de son corps, prendre soin de son mental, se faire plaisir… Se plaire, c’est avant tout prendre plaisir à quelque chose : on dit qu’on se plaît à lire ou qu’on ne se plaît à rien. C’est ce plaisir qui séduit. Il se diffuse, il impressionne positivement. Et nous n’avons alors qu’une envie : le partager. » 1. Dernier livre paru : Frères, soeurs, guérir de ses blessures d’enfance, avec Alix Leduc ( Leduc.s éditions).