3 EXERCICES DE MÉDITATION POUR LES PLUS JEUNES
Voici trois activités ludiques à pratiquer en famille dès 7 ans. Elles sont proposées par la psychologue et psychothérapeute Jeanne Siaud-Facchin, spécialiste de la méditation de pleine conscience.
1. “Quel temps fait- il à l’intérieur de toi ? ”
Parce que nous passons notre temps à parler – et à leur parler – de la pluie et du beau temps, des nuages, du vent, de la température et de ce que nous ressentons en fonction de celle-ci, les enfants n’ont aucun mal à trouver des mots liés à la météo pour décrire ce qu’ils ressentent au fond d’eux. Que ce soit pour traduire une émotion, une pensée ou une sensation physique.
L’objectif : se relier à soi. Poser cette question à un enfant lui permet de s’interroger sur ce qu’il éprouve. C’est le premier mouvement pour s’entraîner à être présent à ce qu’il vit, à se recentrer sur ce qu’il ressent. C’est bien souvent le premier exercice d’une séance de méditation pour enfant, mais aussi celui qui peut, seul, être réalisé à tout moment, n’importe quand.
2. “Imagine que tu es un arbre…”
Proposez à votre enfant de se tenir debout, les yeux fermés. Ses pieds, posés bien parallèlement au sol, s’enfoncent très loin. Comme des racines qui s’ancrent très profondément dans la terre. Il se sent ainsi solidement attaché. Puis, tout doucement, il va relever les bras audessus de la tête et s’étirer très fort, très loin, comme si ses bras étaient les branches de cet arbre qui essaye d’attraper le soleil. Alors, demandez-lui de ressentir tout ce qui se passe dans son corps, du bout de ses doigts, tout làhaut dans le ciel, jusqu’au bout de ses pieds, tout au fond dans la terre. L’objectif : se réaligner et se poser. Cet exercice permet à l’enfant de se redresser, d’avoir l’impression d’occuper tout l’espace, et ainsi de se sentir plus fort, plus majestueux. Bien ancré dans le sol, il fait une pause et en ressort plus confiant.
3. “C’est l’histoire d’une petite fourmi…”
Dites à votre enfant de s’allonger confortablement, et racontez-lui l’histoire de la petite fourmi. Il faut bien y mettre le ton et tous les détails. En insistant sur tous les adjectifs qualificatifs liés aux cinq sens. C’est donc l’histoire d’une petite fourmi qui commence à grimper sur le gros orteil – le gros doigt de pied. Oups ! Ça chatouille un petit peu. Mais la petite fourmi continue, et pouf, elle tombe au milieu des doigts de pied. Houlala ! C’est bizarre, c’est un peu humide et chaud par ici. Alors elle remonte sur l’autre doigt de pied, et ainsi de suite (il faut détailler). Et puis elle se retrouve sur le dessus du pied, et là, elle est soulagée, c’est quand même plus facile d’avancer. Elle arrive ensuite sur la jambe, au niveau de la cheville, c’est la forêt pour cette toute petite fourmi, il y a des petites herbes aussi grandes qu’elle par-ci, par-là. Et puis soudain, une grosse montagne, c’est le genou… et ainsi de suite. Le nombril, dans lequel elle tombe. Les battements du coeur, qui font beaucoup de bruit. La bouche, qui est humide. Le nez, qui souffle comme un gros ventilateur, puis l’aspire comme un gros aspirateur. Jusqu’aux cheveux : elle se perd dans cette jungle de grandes lianes… Et hop ! Elle tombe par terre. L’objectif : explorer ses sensations. À la fin de l’histoire, la plupart des enfants sont tellement happés par leur imagination qu’ils cherchent la petite fourmi partout. Et surtout, ils se sentent complètement détendus. Parce que, durant l’histoire, alors qu’ils se concentraient sur toutes les sensations de leur corps, imaginant cette petite fourmi leur grimpant dessus, ils ont sécrété des endorphines, les hormones du bien-être. Cet exercice est l’adaptation du « balayage corporel » ( body scan, en anglais) qui se pratique aussi en méditation avec les adultes. Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas du tout un exercice de détente ou de relaxation, mais un entraînement au déchiffrage de nos sensations. Il entraîne à devenir un expert de son corps, tout comme l’on fait des gammes au piano pour habituer ses doigts à filer sur le clavier.