Trois conseils à emprunter aux sportifs
Nos journées ressemblent souvent à une course d’obstacles. Alors pourquoi ne pas s’inspirer des athlètes pour les dépasser ? C’est ce que propose Hubert Ripoll, psychologue et coach sportif. À vos marques !
Chez les athlètes, l’estime de soi dépend des résultats, observe Hubert Ripoll, fondateur du premier laboratoire français de psychologie cognitive appliquée au sport. Le regard d’un coach est essentiel, afin de leur renvoyer une bonne image d’eux-mêmes, en dépit des difficultés ou des échecs. » Dans la vie courante, notre confiance en nous dépend aussi, en grande partie, du regard des autres. Elle s’ancre dans une certitude qui peut, comme pour les champions, vaciller à la suite d’un ratage ou d’un conflit. Comment faire pour retrouver la force d’avancer ? Le coach emploie avec les athlètes des outils à la portée de tous, mais qu’il est bon, suggère-t-il, d’expérimenter d’abord avec l’aide d’un professionnel. « Après quelques séances, il est plus facile de les appliquer par soi-même. » Quel que soit votre objectif, passer par ces trois étapes vous aidera à mobiliser vos ressources.
1. CERNEZ CE QUI VOUS FAIT COURIR
Sur une feuille, inscrivez votre projet ( prendre des cours de guitare, entamer un régime…). Tracez deux colonnes, afin d’examiner ce qui vous pousse à agir. Votre confiance en vous se nourrit de la compréhension profonde de ce qui vous anime. Dans la première colonne, listez les motivations qui ont trait à votre ego (être le meilleur, réussir là où d’autres ont échoué…). Ces aspirations sont puissantes et contribuent à vos réussites. Mais elles ne suffisent pas. « Il existe de grands sportifs qui, poussés par cette avidité de reconnaissance, ont accompli des miracles, constate Hubert Ripoll. Mais leur carrière ne dure pas : au premier échec, leur ego est atteint et tout s’effondre. » Dans la deuxième colonne, notez les motifs qui contribuent à votre accomplissement (déploiement de vos talents, respect de vos valeurs…). Ces raisons-là sont profondes et solides, moins dépendantes du résultat et du regard des autres. Les sportifs qui « durent » sont ceux qui savent s’appuyer sur ces deux piliers : l’ego et l’accomplissement de soi.
2. CHOISISSEZ LE BON SOMMET
Quel est votre objectif ? Est-il réaliste ou farfelu ? Faites la part de ce qui relève du fantasme (« Je suis sur scène et on m’adule »), d’une consécration symbolique (obtenir un diplôme, une médaille…) ou d’une réalité atteignable (« Je peux faire le tour de la Corse en bateau. Pour le cap Horn, on attendra un peu »). Interrogez-vous : cet objectif est-il vraiment le vôtre ? Ou vous l’êtes-vous assigné pour répondre au désir – conscient ou pas – de votre entourage ?
3. PROJETEZ-VOUS DANS LA RÉUSSITE
Votre objectif vous impressionne ? Hubert Ripoll recommande d’associer la relaxation et la visualisation. Il emploie cette technique avec les sportifs en difficulté après un échec : une fois détendu, l’esprit ouvert, l’athlète est invité à revivre la situation en pensée, puis à la « rejouer » en la tournant à son avantage. Il est possible pour nous tous d’utiliser la visualisation avant toute épreuve (un entretien, un examen) afin de nous projeter dans le succès. Une manière, déjà, de le concrétiser.