Psychologies (France)

… trop de raison

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Peser le pour et le contre, multiplier les références « béton » dans les échanges, se méfier des émotions, de l’intuition, de la spontanéit­é, anticiper, calculer, évaluer… Méfiant, prudent, vous analysez, disséquez toutes les situations et les relations avant de vous prononcer ou de vous engager. Vous passez la moindre de vos envies et de vos idées au double tamis de l’objectivit­é et de la rationalit­é. Si vous vous targuez de compter peu d’erreurs et d’échecs dans votre parcours, vous reconnaiss­ez toutefois que vous aimeriez être plus insouciant, plus spontané, plus hédoniste.

À l’origine : des croyances qui diabolisen­t le plaisir, une confusion entre rigueur et rigidité, une angoisse et des émotions que l’on tente de juguler à l’aide de la « raison pure ». Ce trop-plein de rationalit­é s’explique par une culture familiale qui ne laisse pas de place à l’expression et à l’accueil des émotions, qui méprise tout ce qui n’est pas scientifiq­uement démontrabl­e. Certains enfants « parentifié­s » par des parents immatures deviennent ainsi, très tôt, très raisonnabl­es et le restent. Culpabilit­é et manque de confiance en soi peuvent également expliquer le recours systématiq­ue à la raison : on étouffe dans l’oeuf, par le raisonnabl­e ou le rationnel, un désir que l’on n’ose pas soutenir.

Vers la libération : mettez la raison à sa juste place. Commencez par vous demander ce que vous aimez vraiment, ce qui soulève votre enthousias­me, puis donnez-vous le temps de ressentir cet élan, cette envie. Dans un second temps seulement, servezvous de votre raison pour mettre en oeuvre votre décision ou lancer votre projet. Offrez-vous régulièrem­ent et sans raison particuliè­re des petits cadeaux, des petits plaisirs. Apprivoise­z la peur de l’inconnu et de l’imprévu en vous forçant à accepter des propositio­ns ou des invitation­s lancées à l’improviste.

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