Penser à ce qui nous arrive
Le printemps dernier nous a poussés à faire preuve de courage et de créativité.
Mais après deux (voire trois ? 1) confinements, ces jours sans fin sont devenus lassants, fatigants, épuisants. Résister à la pression ? Mais comment s’y prendre quand l’espoir et les forces nous lâchent ? « Il faut en finir avec notre désir d’oublier et nous donner les moyens de penser à ce qui nous arrive », assure Roland Gori. Le psychanalyste rappelle que, étymologiquement, épidémie veut dire « ce qui est à l’intérieur du peuple » : « Les épidémies sont à l’intérieur de nous-mêmes, de notre existence. Si nous voulons résister à la pression, il faut que nous retrouvions le “sol” de nos existences, et que nous sortions de l’individualisme de masse et de l’extrême solitude des vivants pour renouer avec des valeurs cardinales de fraternité. »
Penser à ce qui nous arrive, c’est justement l’une de nos missions à Psychologies.
Ce mois-ci dans notre dossier, vous trouverez des réponses d’experts sur les fragilités et les forces de notre psyché, un test pour identifier la pression que nous nous infligeons à nous-mêmes, des exercices inspirés par les plus grands maîtres zen pour nous sentir plus confiants, des témoignages de lectrices qui nous racontent comment elles réussissent à trouver le calme…
Penser à ce qui nous arrive, c’est aussi ce qui nous a poussés à enquêter sur notre inquiétude face aux vaccins anti- Covid. En examinant non pas le contenu des éprouvettes (à chaque magazine son expertise), mais ce qui se joue dans notre tête. Pour la psychologie de la santé – une discipline récente qui s’intéresse à la façon dont la santé et la maladie influencent nos émotions et nos comportements (et réciproquement) –, comprendre nos peurs peut nous aider à les désamorcer. Mais, surtout, à faire nos choix en meilleure connaissance de cause. Et à continuer d’avancer, un pas après l’autre. 1. Cet éditorial a été rédigé fin décembre 2020, juste avant les fêtes de fin d’année.