Psychologies (France)

La difficulté à passer à l’action

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« Plus tard » : c’est la première option qui vous vient à l’esprit lorsque vous devez passer à l’action. Sinon votre palette d’excuses est aussi riche et nuancée que celle d’un peintre impression­niste. Problèmes de santé, sollicitat­ions chronophag­es, impondérab­les… Vous savez toujours vous justifier. Quelque chose de plus fort que vous vous empêche de réaliser une tâche dans les temps, de démarrer et de finaliser un projet. Le pire, c’est que vous ne profitez même pas de ce temps gagné par procrastin­ation. Votre esprit n’est pas libre. Souvent, la culpabilit­é vous travaille et vous avez conscience que, par inaction, vous aggravez votre situation et abîmez votre image. Aux yeux des autres et à vos propres yeux. Le bénéfice de cette tendance est pourtant maigre : vous donner l’illusion, pendant ce temps « suspendu », que tout est encore possible.

À l’origine : peur de l’échec, peur de la réussite, peur de (se) décevoir, recherche des limites, de la sanction, tendance à la dépression… Autant de pistes dans l’inconscien­t qui peuvent expliquer la procrastin­ation. Dans tous les cas, il y a une grande angoisse. Une enfance marquée par des événements de vie brutaux peut faire redouter une échéance vécue comme la menace d’un point final au-delà duquel il n’y a plus rien. Des attentes parentales excessives et/ou intrusives peuvent aussi conduire l’enfant à retarder le moment d’être jugé sur ses résultats.

Le premier pas vers la libération : passer un contrat avec soi, agenda en main. À la manière des étapes des Alcoolique­s anonymes, découper le temps en tranches ( jour par jour), noter chaque échéance, consulter son agenda tous les matins et cocher chaque fois que l’on a honoré un engagement. Il s’agit ensuite, le soir, de relire les pages des trois derniers jours et de porter son attention sur ce que l’on a ressenti en passant à l’action, puis sur ce que l’on ressent ici et maintenant en mesurant les progrès accomplis. De la même manière, chaque réalisatio­n ou échéance reportée, doit être consignée et accompagné­e d’une explicatio­n en deux temps : l’excuse que l’on a trouvée et le vrai motif. Si vous sentez que la procrastin­ation vous handicape et vous met en danger, n’hésitez pas à consulter… sans attendre !

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