“J’écris pour mettre les problèmes à distance”
« J’ai longtemps pratiqué l’écriture, à titre personnel, sous forme de journaux intimes et, à titre professionnel, en tant que scénariste et animatrice de radio. Depuis la création de ma société, en 2004, j’avais un peu laissé tomber, faute de temps. En janvier, j’ai commencé à suivre un atelier intitulé “Les différentes facettes de l’écriture de soi”, animé par Sonia Feertchak1. Je n’y vais que deux heures par semaine, mais j’ai repris l’habitude de rédiger quotidiennement. Au début, je voulais juste prendre du temps pour moi et j’ai choisi le thème un peu par hasard, parce que l’horaire me convenait. Je ne le regrette pas : l’écriture que nous y pratiquons est aussi intime qu’“extime”, toujours jouissive, nous y mêlons réalité et fiction. Participer à un tel atelier désinhibe, c’est très stimulant de faire l’exercice en groupe. J’ai retrouvé ce moyen de mettre à plat des émotions, de tenter de les relativiser. Chaque jour, je m’accorde un moment pour coucher sur le papier les agacements, les petits conflits, les événements de la vie. Écrire est salutaire : je prends de la distance, j’analyse, et cela me permet de remettre les émotions à leur place, de voir les choses de plus haut, de simplifier mes relations. Ce qui pourrait prendre des proportions importantes finalement redevient insignifiant. En me relisant, je me dis : “Ce n’était que cela !” Ça m’apporte une respiration, un temps pour me poser au milieu de l’agitation de l’existence. » 1. Écrivaine et éditrice. Atelier dispensé à l’école d’écriture Les Mots ( lesmots.co).