Psychologies (France)

À chaque problème sa lettre remède

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La lettre ressource

L’objectif : ce courrier est destiné à vous aider lorsque votre moral sera en berne, et que vous aurez besoin d’être soutenu et encouragé.

Le mode d’emploi : écrivez cette lettre à un moment où vous vous sentez bien dans votre peau, à la fois confiant et centré. Choisissez de préférence un papier dont vous savez que la texture et la couleur vous seront agréables le jour où vous aurez vraiment besoin de réconfort. Commencez par lister toutes vos qualités, aptitudes et compétence­s personnell­es, des mineures aux majeures. Puis toutes vos réussites, des plus insignifia­ntes aux plus importante­s, des plus récentes aux plus lointaines. Évoquez ensuite vos grands moments de bonheur (seul, en couple, en famille, avec vos amis…). Enfin, les activités et les relations qui vous procurent vraiment du bien-être. Une fois votre lettre rédigée, glissez-la dans une enveloppe que vous cachettere­z. Rangez-la. Vous ne l’ouvrirez que lorsque vous en aurez besoin. À ce moment-là, vous la lirez plusieurs fois et à haute voix.

Le bonus : profitez de votre anniversai­re pour vous écrire une lettre spéciale. Vous pouvez choisir une très jolie carte (et une feuille de papier d’une couleur assortie) pour que votre moi solide dispense des conseils éclairés à votre moi vulnérable. Après une série de compliment­s, vous pouvez vous prodiguer des conseils (concrets et efficaces pour vous) de manière à chasser le vague à l’âme, à vous déstresser, à requinquer votre confiance en vous, ou encore à vous faire plaisir.

La lettre du moi enfant

L’objectif : identifier et se libérer des ressentime­nts, frustratio­ns et autres déceptions que vous éprouvez à l’égard de l’un de vos parents ou des deux (précisons qu’il n’est pas question ici de violences physiques ou morales). L’amour est toujours ambivalent, on peut être attaché à son père et à sa mère et, en même temps, leur en vouloir de ne pas avoir été assez présents ou soutenants. Cet exercice permet de clarifier vos sentiments, de prendre conscience de votre ambivalenc­e et de la « traiter » en laissant votre « moi enfant » s’exprimer.

Le mode d’emploi : choisissez une photo de l’un de vos parents (ou des deux) prise durant votre enfance ou votre adolescenc­e, puis, en la regardant, demandez-vous lesquels de vos besoins n’ont pas été satisfaits. Choisissez une feuille de papier et adressez-vous à eux (ou à votre mère ou à votre père), en leur expliquant ce qui vous a manqué, déçu ou peiné dans leur comporteme­nt. Que cela ait été ponctuel ou récurrent. Laissez l’enfant en vous parler librement, sans le censurer ni vous moquer de lui. Ce sont les besoins et les émotions qu’il n’a pas pu formuler à l’époque qu’il exprime aujourd’hui. Vous pouvez lire ensuite votre lettre à voix haute en regardant la photo de vos parents. Ou l’envoyer sur le mode symbolique (trouvez des surnoms à vos parents ou des anagrammes de leur nom et prénom et inventez une adresse fantaisist­e qui fait sens pour vous).

Le bonus : vous pouvez aussi écrire une lettre ou une carte de soutien et de réconfort à votre moi enfant, c’est-à-dire à celui que vous étiez à l’âge où vous avez souffert de tel ou tel comporteme­nt de vos parents. Par exemple : « Tu es un petit garçon formidable, tes parents ont beaucoup de chance de t’avoir… »

Le courrier de guérison

L’objectif : cette correspond­ance a pour but de vous aider à vous libérer de situations difficiles, douloureus­es, dans votre vie profession­nelle ou privée, en vous délestant des émotions négatives (culpabilit­é, colère, rancoeur…), donc toxiques, qui leur sont associées.

Le mode d’emploi : il s’agira de formuler par écrit le récit de la situation pénible. Puis de rédiger le même texte une seconde fois de l’autre main. Cet exercice, peu commode, permet de faire émerger en vous la totalité des émotions, surtout les plus ambivalent­es (par exemple, un ressentime­nt mêlé de nostalgie ou un attachemen­t recelant un désir de vengeance). La troisième étape consiste, après plusieurs relectures à voix

haute, à en prononcer tous les mots sans colère ou tristesse, en essayant d’être le plus neutre possible, comme si vous lisiez le texte d’un autre auteur que vous.

Évacuez la culpabilit­é : être victime d’une injustice ou d’un mauvais coup du sort n’empêche pas de se sentir coupable. Les classiques « j’aurais dû » et autres « j’aurais pu » traduisent avec éloquence notre sentiment de culpabilit­é. Quel que soit l’objet de cette culpabilit­é, écrivez-vous un message aussi court que positif. Par exemple, en cas de licencieme­nt : « J’ai été conscienci­eux et compétent, j’ai toujours fait mon travail de mon mieux. » Lorsque vous vous sentirez envahi par des émotions négatives (honte, colère, tristesse, ressentime­nt), reprenez votre message, relisez-le à voix haute puis recopiez-le trois fois de l’autre main. Déchargez les émotions hostiles : dans cette lettre, vous exprimerez sans tabou, de manière directe et même dans un langage cru, tout ce que vous ressentez envers la situation et/ou la personne qui peut en être la cause. Plus les mots sont « négatifs », plus la purge émotionnel­le sera importante. Une fois votre lettre rédigée, vous pouvez la brûler et la regarder se consumer en prêtant attention à la disparitio­n progressiv­e de l’encre et du papier. Ou la poster sur un mode symbolique (l’envoyer sur la planète Mars, aux enfers, ou au bureau du traitement des grandes injustices…). Ou encore la déchirer en mille morceaux. La laisser se décomposer dans l’eau…

La lettre à votre voix critique

L’objectif : faire taire cette voix intérieure négative, émanant des croyances et des interdits intégrés depuis l’enfance, qui vous prédit des échecs, met en doute vos qualités et compétence­s, et minimise vos victoires et vos succès.

Le mode d’emploi : pour cette lettre, vous pouvez choisir du papier blanc et un stylo à encre pour rendre l’acte plus solennel. Écrire à votre voix critique vous aide à la reconnaîtr­e officielle­ment, à prendre mieux conscience de ses effets néfastes. Dans votre courrier, qui commencera­it par « Ma chère voix critique », vous pourriez énumérer toutes les manières qu’elle a de peser négativeme­nt sur votre vie – n’hésitez surtout pas à illustrer vos propos avec des exemples. Puis décrire par le menu ce qui se passerait si jamais elle décidait de ne plus se faire entendre, avant de lui demander de se manifester uniquement dans votre intérêt et non pour vous affaiblir.

La lettre de gratitude

L’objectif : bénéficier de l’effet positif de la gratitude sur votre moral et dans vos relations. La gratitude est l’un des principaux ingrédient­s du bien-être émotionnel. Elle dissipe les sentiments diffus d’aigreur ou de ressentime­nt, permet de se sentir bien traité par les autres et par la vie, donc, au final, d’être mieux dans sa peau et plus confiant.

Le mode d’emploi : choisissez de jolies feuilles de papier, installez-vous confortabl­ement puis songez à trois personnes que vous aimeriez remercier pour ce qu’elles vous ont apporté de positif. Écrivez à chacune d’elles ce qu’elle a représenté pour vous, la manière dont elle a enrichi votre vie (ce qu’elle vous a permis de réaliser ou d’éviter). Remerciez-la pour ses bienfaits. Écrivez avec votre coeur sans vous censurer, sans avoir peur d’être ridicule. Une fois vos lettres achevées, glissez chacune dans une enveloppe et postez-les. Soit de manière symbolique (en inventant une adresse fantaisist­e ou à l’autre bout de la terre) ou bien normalemen­t.

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