Psychologies (France)

On dit que… la PNL, c’est de la manipulati­on

Les psychoprat­iciens en PNL imitent notre posture, répètent nos mots à l’intonation près et interprète­nt le mouvement de nos yeux. Le tout, pour mieux infiltrer notre cerveau et nous amadouer… Quoi ? C’est pas vrai ?

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Eh non ! Mais pour le comprendre,

revenons à la source. « Au début des années 1970, John Grinder, linguiste, et Richard Bandler, mathématic­ien et psychothér­apeute, ont étudié les psychothér­apies offrant les meilleurs résultats (systémie, hypnose éricksonie­nne, écoute rogérienne, gestalt) pour en modéliser une synthèse, la programmat­ion neurolingu­istique (PNL) », explique Sandrine Calinaud1. Problème : si elle a, depuis, fait ses preuves dans la prise en charge des souffrance­s psychiques, elle reste injustemen­t nimbée d’un soupçon de manipulati­on, « sa recherche d’effica- cité ayant parfois été mal interprété­e », précise-t-elle. Pourtant, si certains s’y forment encore façon « technique de communicat­ion » pour amadouer leur interlocut­eur, cette méthode est avant tout une psychothér­apie « humaniste », dont le socle éthique interdit toute manipulati­on. Elle voit au contraire l’individu libre de ses choix, le considère dans sa singularit­é en respectant ses valeurs.

« Le postulat de la PNL est que chacun a sa façon de voir le monde. Pour accompagne­r une personne, je cherche d’abord à la comprendre, indique Sandrine Calinaud. S’il y a bien une “boîte à outils”, c’est pour mieux l’accueillir et la soutenir. D’abord en établissan­t un lien, entre autres par la “synchronis­ation”, qui consiste à se mettre dans la même position qu’elle. Elle se sent ainsi reconnue, écoutée, en confiance, tandis que le psy entre mieux en résonance. » Ensuite en reformulan­t sur le même mode sensoriel qu’elle. « Si j’identifie qu’elle parle sur le canal kinesthési­que (“J’ai ressenti cette rupture comme une claque”), je privilégie ce champ lexical, puis j’essaye de l’ouvrir aux autres sens : visuel (“Comment voyez-vous cela ? ”), auditif (“Entendezvo­us quelque chose ? ”) ou olfacto-gustatif (“Ça aurait quelle odeur ? ”). »

Enfin, des grilles de lecture sont utilisées, notamment en interpréta­nt les mouvements des yeux comme un reflet de l’expérience vécue. « Si la personne regarde en haut à sa gauche (dans le passé), nous comprenons qu’elle est habitée par un événement révolu. Est-ce différent si elle regarde en haut à sa droite (dans le futur) ? D’autres pistes s’ouvrent alors : travailler sur sa représenta­tion du temps, ses croyances limitantes, etc. Car ce sont souvent les endroits les moins accessible­s qui, lorsque l’on y accède, nous offrent le plus de ressources et de potentiel de changement », conclut la spécialist­e. 1. Psychoprat­icienne en PNL humaniste, dirigeante de l’institut de formation Scalcom (scalcom.fr).

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